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SITL, l'ex-FagorBrandt en passe d'être repris par l'américain Cenntro

Des employés de l'ancienne usine de Fagorbrandt de Lyon, rachetée depuis par SITL

Des employés de l'ancienne usine de Fagorbrandt de Lyon, rachetée depuis par SITL - -

Le tribunal de commerce de Lyon, qui examinait vendredi 6 juin les trois offres de reprise portant sur cette entreprise, a mis sa décision en délibéré jusqu'au 18 juin. Mais, clairement, Cenntro tient la corde.

Pour les 395 salariés de SITL, ex-usine lyonnaise du groupe FagorBrandt, la perspective d'une reprise par le constructeur américain de véhicules électriques Cenntro Motors s'est confirmée vendredi 6 juin. Même s'ils devront patienter jusqu'au 18 juin.

Le tribunal de commerce de Lyon, qui examinait les trois offres de reprise encore sur la table, a mis sa décision en délibéré à cette date, le temps que le Grand Lyon devienne propriétaire du terrain, mais celle-ci ne semble faire guère de doutes, de l'avis de tous les participants. Toutes les parties à la procédure ont d'ailleurs voté pour Cenntro, sauf deux abstentions, dont celle des salariés.

L'Etat, par la voix du commissaire régional au Redressement productif, Simon-Pierre Eury, a affirmé que l'offre de Cenntro était la "seule" qui "permet d'assurer des perspectives industrielles crédibles à ce site et de sauvegarder la totalité des emplois".

15 millions d'euros d'investissements

A la sortie de l'audience, les dirigeants de Cenntro, leur PDG Peter Wang en tête, ne cachaient pas leur satisfaction. "Nous sommes très satisfaits du résultat d'aujourd'hui, même s'il n'est pas ferme et définitif", a déclaré à la presse Marianne Mc Innerney, vice-présidente en charge de la communication.

"Nous avons maintenant deux ans pour réussir", assurait de son côté Didier Verriest, vice-président en charge des opérations Europe, qui devrait prendre la tête de la nouvelle entité de Cenntro à Lyon.

En reprenant SITL et son activité de fabrication de véhicules utilitaires électriques, le groupe américain, basé dans le Nevada et implanté en Chine, qui emploie 5.000 personnes dont près de 3.000 sous-traitants, entend "devenir le leader mondial du secteur", selon Didier Verriest.

Le projet déposé par Cenntro prévoit pour cela d'investir 15 millions d'euros d'ici la fin 2014, dont la moitié immédiatement. La même somme serait consacrée, sur la même période, à développer la fabrication et la commercialisation de batteries au lithium.

650 emplois prévus d'ici à 2016

Selon un business plan présenté aux représentants des salariés, l'objectif à plus long terme serait très ambitieux, avec la perspective de créer 650 emplois à l'horizon 2016, a dit à l'AFP Jean-Yves Michallet, un délégué CFE-CGC.

Pour l'instant, si Cenntro s'engage à reprendre la totalité des 395 salariés, seuls 40 postes seront immédiatement productifs. Pour les autres, des formations, du chômage technique sont prévus.

Selon l'avocat lyonnais de Cenntro Charles Croze, "150 salariés devraient avoir repris le travail d'ici la fin de l'année, et tout le personnel d'ici 18 mois". En outre Cenntro s'est engagé à conserver 300 salariés au moins pendant cinq ans.

La Société d'Innovation et de Technologie (SITL) a été créée en avril 2011 par l'industriel Pierre Millet qui avait racheté l'usine à FagorBrandt. Tout en restant sous-traitant pour le montage de lave-linge (95% de son chiffre d'affaires), la société s'était tournée vers la production de véhicules utilitaires 100% électriques.

J.M. avec AFP