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Usine d'Amiens-Nord: la CGT attaque Goodyear en justice

La direction de Goodyear avait indiqué le 27 novembre dernier qu'aucun repreneur n'avait été trouvé pour l'usine d'Amiens-Nord.

La direction de Goodyear avait indiqué le 27 novembre dernier qu'aucun repreneur n'avait été trouvé pour l'usine d'Amiens-Nord. - François Nascimbeni - AFP

L'avocat du syndicat a annoncé ce jeudi 11 décembre, qu'il allait assigner Goodyear en justice. Le groupe ferait obstacle à la reprise du site d'Amiens-Nord.

La CGT n'abandonne pas, bien au contraire. Le syndicat va ainsi assigner en justice Goodyear qu'il accuse d'entraver la reprise de l'usine d'Amiens-Nord, fermée en janvier dernier.

"Nous allons déposer une assignation devant le tribunal de grande instance d'Amiens, lui demandant d'enjoindre Goodyear de cesser de faire obstacle à la reprise même partielle du site d'Amiens-Nord", a ainsi déclaré à l'AFP l'avocat du syndicat, Fiodor Rilov.

Le 27 novembre, Goodyear Dunlop Tires France a annoncé la rupture "définitive" de ses discussions avec l'équipementier américain Titan pour reprendre au moins les activités pneus agraire d'Amiens-Nord et sauver ainsi plus de 300 des 1.143 emplois perdus.

Le code du travail en question

Le lendemain, pour expliquer cet échec, Maurice Taylor, le patron de Titan, a invoqué le code du travail français, et notamment l'obligation, selon lui, de réengager "652 ou 672" anciens salariés amiénois. De son côté Goodyear restait muet sur les raisons du blocage.

Selon le texte de l'assignation que Fiodor Rilov a communiqué, la CGT exige que Goodyear "signifie à la société Titan et à tout autre repreneur potentiel que rien, ni personne n'impose comme condition préalable à une offre de reprise la promesse de reprendre un nombre minimum de salariés".

Le 4 décembre, la CGT du site Goodyear d'Amiens-Nord avait exigé du géant américain du pneumatique des clarifications.

Le silence de Goodyear

Jeudi, lors d'un comité d'établissement à Amiens-Nord où ce point avait été mis à l'ordre du jour à la demande du syndicat, "malheureusement (...) Goodyear a refusé" de confirmer que le code du travail n'obligeait pas Titan à reprendre les anciens salariés, a affirmé la CGT dans un communiqué.

Ce qui, selon elle "empêche ainsi l'arrivée sur le site d'Amiens-Nord du candidat repreneur Titan", cela "en violation de l'article 11 de l'accord de fin de conflit au terme duquel le groupe doit tout faire pour ne pas empêcher l'arrivée d'un repreneur".

Fiodor Rilov avait souligné le 4 décembre à l'AFP que pour que MauriceTaylor soit contraint de réengager des salariés "il faudrait que les contrats de travail de ces salariés soient en cours". "Or, ils ont été licenciés il y a maintenant près d'un an", avait-il observé. Goodyear a jusqu'à présent décliné toute communication sur les raisons exactes de l'échec des tractations avec Titan, son partenaire habituel, au nom de la confidentialité des tractations.

J.M. avec AFP