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Mais qui va payer les contrats de génération ?

Bercy cherche le moyen de financer les contrats de génération

Bercy cherche le moyen de financer les contrats de génération - -

Bien accueillis par les employeurs, le projet du gouvernement de créer 500 000 contrats de génération en cinq ans devrait coûter plus de 2 milliards d'euros. Aucun financement n'est pour l'instant prévu.

Pour une fois, le gouvernement Ayrault a obtenu une quasi-unanimité sur l'une de ses réformes : la mise en place de contrats de génération pour favoriser l'embauche des moins de 25 ans et préserver l'emploi des plus de 57 ans.

Du côté syndical comme au patronat, la présentation, mercredi 5 septembre, des grandes lignes du projet de contrat par Michel Sapin a été bien accueillie. D'autant que le gouvernement a pris soin pour se ménager l'approbation des chefs d'entreprise de renoncer discrètement à son projet de revoir à la baisse les allégements de charge sur les bas salaires (voir ci-dessous).

Mais du coup, le gouvernement se prive d'une source d'économies pour réduire le déficit et surtout financer ces 500 000 contrats. Or, la réduction des allégements de charges auraient permis de récupérer 2,3 milliards d'euros par an. Justement le coût initial des contrats de génération calculé au printemps par Bercy.

Manque à gagner

Certes, le schéma présenté par Michel Sapin est moins ambitieux, donc moins coûteux que les premières versions du projet puisqu'il cible les seules entreprises de moins de 300 salariés. Les grandes entreprises n'auront, en effet, droit à aucune aide publique si elels embauchent des jeunes en gardant des seniors. Le coût total de la mesure pourrait donc être plus proche de 1,5 milliard d'euros par an.

Mais le gouvernement doit aussi trouver 1,5 milliard d'euros en 2013 our financer son autre projet phare pour lutter contre le chômage : les emplois d'avenir.

Le titre de l'encadré ici

|||Les allégements de charges sociales sur les bas salaires sont actuellement accordés pour les salaires inférieurs à 1,5 Smic. Le gouvernement Ayrault avait envisagé cet été de ramener ce seuil à 1,6 Smic. Mauvais pour la compétitivité des entreprises et l'emploi, ce "coup de rabot" aurait cependant permis à l'Etat d'économiser 2,3 milliards d'euros par an.

Selon Les Echos, le gouvernement pourrait également renoncer à alourdir le coût du travail en intégrant l'épargne salariale dans la base des salaires pris en compte pour calculer les allégements de charges.

Patrick Coquidé