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Ecologie: les industriels de la boisson favorables à la consigne

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- - ERIC CABANIS / AFP

Les représentants des fabricants et distributeurs de boissons se déclarent favorables à la mise en place de la consigne des bouteilles plastique et canettes aux fins de recyclage.

Le projet de loi contre le gaspillage et pour l'économie circulaire doit être présenté mercredi au conseil des ministres par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Brune Poirson qui défend un système de consigne. Un comité de pilotage chargé de définir les modalités de mise en œuvre de ce dispositif en France, visant à améliorer la collecte des emballages usagés, a été lancé le mois dernier. Il doit réfléchir aux « nouveaux équilibres » du système de gestion de déchets en France

Et c'est maintenant au tour des industriels de la boisson d'afficher leur soutien à un système de consigne. « La consigne pour le recyclage des emballages de boissons est nécessaire à une économie vraiment circulaire », estiment les signataires d'une tribune publiée samedi soir sur le site du JDD. « Le dispositif actuel ne permet pas de faire progresser assez vite le tri et le recyclage de nos déchets ménagers. Il ne permet pas d'atteindre les objectifs nationaux et européens de 90% de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique et de 30% d'intégration de matière recyclée », écrivent-ils.

Pour les industriels, le constat est clair: « Seuls les pays ayant adopté un système de consigne pour recyclage atteignent, voire dépassent, l'objectif de 90% de collecte. En Finlande, 91% des bouteilles en plastique PET consignées sont retournées. 90% au Danemark et 97% en Allemagne. Cette réalité oblige à étudier sérieusement cette solution pour la France », expliquent-ils. Ce « saut de performance » cependant « ne sera possible que si tous les acteurs engagent des discussions ». 

Des fédérations professionnelles du recyclage ont pour leur part exprimé des réserves sur la consigne. La Fnade, la fédération des entreprises du recyclage et du traitement des déchets, s'inquiète du « coût associé » à sa mise en place. La fédération Federec préconise de son côté un nouveau mode de tri « clarifié et simplifié ».

« Un vrai tournant écologique »

Pour Brune Poirson, « cette loi marquera un vrai tournant écologique ». Reste à en dessiner les contours. « Je ne crois pas à une solution à la va-vite », a déclaré la secrétaire d'Etat au JDD. « Le principe est arrêté car c'est le seul qui garantit des niveaux de collecte très élevés, mais il reste à déterminer le « comment ». Est-ce qu'il faut une consigne pour le recyclage, pour le réemploi, uniquement pour les emballages plastiques ou aussi pour le verre ? ».

Le projet de loi veut également renforcer le principe du pollueur-payeur. « Des pans entiers de notre économie ne prennent pas en charge le traitement de leurs déchets, supporté par les collectivités, donc par les impôts locaux: les articles de bricolage, de jardinage, de sport, les jouets, les mégots... Ça va changer », assure Brune Poirson.

Selon un sondage Ifop de 2018, 83 % des français assurent être disposés à rapporter leurs canettes et leurs bouteilles en plastiques à la consigne. « Ce sera une petite révolution », espère la secrétaire d'Etat.

Sandrine Serais