BFM Business
Energie

13 industriels défendent l'hydrogène comme énergie verte de référence

Total, qui investit déjà dans l'hydrogène, fait partie des industriels qui  veulent le promouvoir comme énergie de référence.

Total, qui investit déjà dans l'hydrogène, fait partie des industriels qui veulent le promouvoir comme énergie de référence. - Herwig Vergult - BELGA - AFP

Ces grands groupes industriels mondiaux ont annoncé s'allier pour défendre l'hydrogène comme source d'énergie propre. En marge du forum économique de Davos, ils ont créé leur "conseil de l'hydrogène".

Plusieurs grands groupes industriels européens et asiatiques ont annoncé mardi 17 janvier à Davos unir leurs efforts pour faire progresser et promouvoir l'hydrogène comme source d'énergie, avec en ligne de mire la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Treize grands groupes, actifs dans différents domaines liés de près ou de loin à l'énergie (gaz industriels, automobiles, groupes énergétiques ou minier), ont tenu la première réunion du "conseil de l'hydrogène" dans un hôtel de Davos, en marge du forum économique mondial.

Partage des données et des recherches

"Des acteurs clés de l'énergie, du transport et du secteur industriel unissent leurs forces pour exprimer une vision commune du rôle clé que va jouer l'hydrogène dans la transition énergétique", a déclaré le président du conseil, Benoît Potier, patron du groupe de gaz industriels Air Liquide.

Concrètement, les groupes vont partager leurs données, leurs recherches, chercher des solutions pour rendre l'hydrogène profitable, ou encore travailler sur des standards internationaux avec comme objectif la généralisation de l'utilisation de cette énergie qui n'émet pas de CO2 quand on la consomme. Ils vont aussi tenter de convaincre sur les pouvoirs publics de soutenir cette solution, un élément absolument indispensable.

Ils veulent le soutien des pouvoirs publics

"À ce stade préliminaire, sans un fort soutien des pouvoirs publics, la transformation (vers une énergie décarbonée, nldr) est impossible", a déclaré Takeshi Uchiyamada, président du conseil du constructeur automobile japonais Toyota. Les signataires insistent sur les applications de l'hydrogène, qui vont au-delà de la seule voiture à pile à combustible.

Un des intérêts majeurs avancés par eux est d'employer l'hydrogène pour stocker la part des énergies renouvelables (solaires, éoliennes) qui est produite mais perdue faut de capacité de stockage. "Si on prend cette électricité solaire dont on ne sait pas quoi faire, on va l'utiliser pour électrolyser de l'eau, cela fait de l'hydrogène, qui est un gaz qu'on peut mettre dans les réseaux de gaz naturel", a illustré Patrick Pouyanné, le patron de Total, rendant ainsi plus attractif l'investissement dans l'électricité renouvelable. Selon lui, "on maîtrise les technologies, mais le défi, maintenant c'est de développer l'usage de façon massive".

Le pilote de l'avion solaire enthousiaste

"Si on arrive à faire baisser les coûts de l'ensemble de la chaîne de production, l'hydrogène sera demain une solution pour transporter cette énergie où on en a besoin", a déclaré Didier Holleaux, du groupe Engie. Parmi les aspects à travailler, il faut "avoir des électrolyseurs efficaces", "nous sommes dans des problèmes de coût, de chaîne industrielle qu'il faut rendre plus efficace", a-t-il expliqué.

Le pilote suisse Bertrand Piccard, célèbre pour avoir bouclé en juillet un tour du monde historique en volant jour et nuit à l'énergie solaire à bord de l'avion Solar Impulse 2, était présent dans le salon de l'hôtel de Davos et s'est montré particulièrement enthousiaste. "Il y a vingt ans nous parlions de l'hydrogène un petit peu comme les adolescents parlent de sexe. Tout le monde en parle, mais personne ne le fait. Aujourd'hui nous pouvons le faire", a-t-il dit.

Les treize entreprises membres de ce conseil sont Air Liquide, Alstom, AngloAmerican, BMW, Daimler, Engie, Honda, Hyundai, Kawasaki, Shell, Linde, Total et Toyota.

N.G. avec AFP