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Vie de bureau

2.000 dollars de prime pour inciter ses salariés à prendre des vacances

L'idée est d'instaurer une culture d'entreprise où l'individu est au centre

L'idée est d'instaurer une culture d'entreprise où l'individu est au centre - faungg - Wikimedia Commons - CC

Mark Douglas, le patron de SteelHouse, une PME californienne, ne supportait pas que ses salariés ne prennent pas les congés auxquels ils avaient droit. D'où l'idée de verser une prime uniquement à ceux qui partent en vacances.

En juin dernier, Mark Douglas, le patron de SteelHouse, une société américaine spécialisée dans le marketing digital qui emploie 250 salariés, a reçu le titre de jeune entrepreneur de l'année dans la région de Los Angeles. Décerné par le cabinet Ernst and Young (EY), ce prix ne récompensait pas seulement les performances économiques de SteelHouse qui a multiplié par trois ses revenus (130 millions de dollars), "la plus forte croissance dans la publicité", selon EY.

Pour justifier son choix, le jury avait également tenu à souligner que ce jeune entrepreneur "s'était engagé à créer une culture d'entreprise qui met la priorité sur l'individu et l'enrichissement personnel". De fait, les salariés de cette entreprise ont de la chance. Et ils le reconnaissent. Sur le site Glassdoor, qui récolte les avis d'employés sur leurs employeurs, la société obtient une note de 4,6/5, soit plus que Google (4,4/5) ou Facebook (4,5). Et bon nombre des avis récoltés par le célèbre site évoquent une spécificité propre à l'entreprise: une prime de 2.000 dollars pour partir en vacances. Une politique mise en place en 2011 alors même que SteelHouse avait instauré le principe des congés illimités dès sa création un an plus tôt.

Les Américains prennent la moitié de leurs congés payés

La création d'une telle gratification surprendra sans doute bon nombre de salariés français. Mais le patron n'a pas trouvé mieux pour inciter ses salariés à prendre des vacances. Car ces derniers sont à l'image de l'ensemble des Américains, qui hésitent à profiter pleinement de leurs congés payés. Selon un sondage de l'US Travel Association's Project Time Off, 55% des salariés américains n'épuisent qu'une partie de leurs droits en la matière. En 2014, un autre sondage commandé par le cabinet Glassdoor montrait que les salariés américains prenaient, en moyenne, la moitié de leurs congés payés.

Mais pourquoi les travailleurs de l'autre côté de l'Atlantique ne partent-ils pas en vacances? Essentiellement parce qu'ils ont peur, soit de rater une opportunité de carrière pendant qu'ils sont à la plage, soit tout simplement de perdre leur emploi.

Les billets d'avion remboursés 24 heures après leur achat

Voilà pourquoi Mark Douglas n'a rien trouvé de mieux que d'inciter financièrement ses salariés à partir en vacances. La prime de 2.000 dollars qu'il a instaurée ne leur est versée que s'ils partent réellement. "C'est une chose de dire 'vous avez trois semaines de congés payés'. Cela en est une autre que de dire 'vous avez de l'argent et si vous ne partez pas et ne dépensez ainsi pas cet argent, il est définitivement perdu'" explique Mark Douglas à Business Insider. Car des salariés sont venus le voir lui assurant qu'ils n'avaient pas besoin de vacances tout en voulant toucher quand même 2.000 dollars. Refus catégorique. "Je veux que vous partiez quelque part et que vous vous amusiez", leur a-t-il répondu.

Le patron assure au site américain que ses salariés sont remboursés 24 heures après avoir réservé leurs billets d'avion. Et s'ils ne peuvent se permettre de payer leur billet, l'entreprise leur permet même de régler la facture avec la carte de crédit de la société.

Inspirer les employés

Selon Mark Douglas, cette très généreuse politique a porté ses fruits. Ses salariés n'ont aucune envie de chercher un emploi dans une autre entreprise. Ces trois dernières années, seulement cinq personnes ont démissionné, dont trois pour des raisons indépendantes de leur travail.

Le patron de SteelHouse explique à Business Insider qu'il s'est inspiré de ses précédentes expériences personnelles pour mettre en place cette prime. Et il est bien conscient qu'une part importante de ses salariés sont des jeunes de moins de 30 ans qui seront un jour des chefs d'entreprise. Il espère ainsi que, le temps venu, eux aussi s'inspireront de son management.