5 faits qui changent la donne sur le marché de l'art
Après des années de suprématie, la Chine n'est plus le leader mondial des ventes aux enchères d’art. Elle est détrônée par les Etats-Unis, un marché qui selon le fondateur d'Artprice "s'est mis sur le pied de guerre pour lui ravir le marché". Stratégie payante puisque le marché a connu un boom au premier semestre. Dans son rapport semestriel, Artprice, dresse un panorama très complet des dernières évolutions du secteur. Voici les 5 choses qu'il faut retenir.
>New York, nouvelle place forte
Peintures, sculptures, dessins et photographies... 30 % des ventes mondiales sont réalisées aux Etats-Unis. Sur les six premiers mois de l'année, le marché a progressé de 20% tandis que le nombre de lots vendus est en hausse de 2%. Le total des ventes avoisine les 3 milliards de dollars, près de 1 milliard de plus que la Chine. Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Artprice estime que le marché a été dopé par le dollar fort.
> Des enchères à plus de 10 millions de dollars
New York s'est imposé à l'échelle mondiale en se spécialisant dans les oeuvres haut de gamme. A l'image de la vente historique organisée le 11 mai dernier chez Christies où "Les femmes d'Alger" de Pablo Picasso est devenue la peinture la plus chère de toute l'histoire. Depuis le début de l'année, 46 enchères ont permis de récolter plus de 10 millions de dollars, plus de la moitié de celles relevées dans le monde.
>Les Chinois moins joueurs
Après avoir s'être envolé de 214% entre 2009 et 2014, les ventes chinoises ont brusquement chuté début 2015: -39% pour le nombre de lots et -30% pour le produit des ventes, selon les chiffres collectés par le groupe public chinois Artron. Après avoir beaucoup spéculé, les investisseurs cherchent à des oeuvres moins risquées. Une prudence motivée par les mesures anti-corruption prises par le gouvernement. "On a toute une middle-class de plusieurs millions de personnes qui n'ose pas se manifester tant que les mesures ne sont pas encadrées par des lois" explique Thierry Ehrmann, le fondateur d'Artprice.
> La Grande-Bretagne monte en puissance
A côté des géants de l'art, le Royaume-Uni se taille une place de choix: après une croissance de 35 % en 2014, les ventes ont progressé de 5 %. Les adjudications totales s'élèvent 1,9 milliard de dollars. Le pays est un concurrent de plus en plus sérieux pour la Chine, seul 100 millions d'euros séparent les 2 pays.
>La France en manque d'inspiration
"On peut dire qu'une seule vente cataloguée de prestige de une heure et demi à Londres ou New York équivaut à une année de ventes en France", cette phrase du fondateur d'Artprice résume bien la situation. La France ne réalise que 243 millions de dollars de ventes, chiffre en baisse de 16%. A titre de comparaison, son chiffre d'affaires représente seulement 8% des ventes américaines et 12,7% des ventes britanniques.