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7 choses que vous ignoriez sur Xavier Niel, le patron de Free

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- - Lionel Bonaventure - AFP

Alors que sort ce jeudi 20 octobre une biographie de Xavier Niel, BFM Business a sélectionné 7 anecdotes peu connues sur la vie du fondateur d'Iliad, bad boy du capitalisme français.

Xavier Niel, la voie du pirate (Ed. First). C'est le nom d'une biographie de l'homme d'affaires français qui sort ce jeudi 20 octobre. Tous deux journalistes économiques, les auteurs, Solveig Godeluck (Les Échos) et Emmanuel Paquette (L'Express) ont pu enquêter des mois durant dans l'entourage du fondateur de Free. Si ce dernier n'apprécie pas particulièrement ce type de projet, il n'a pas empêché ces biographes non officiels d'accéder à l'information et de rencontrer ses proches. Le résultat est une très intéressante plongée dans la vie d'un capitaine d'industrie hors-norme, génération spontanée d'un nouveau genre de businessman et qui rappelle le parcours des fondateurs des Gafa (Zuckerberg, Gates, Bezos, Jobs...).

Si le livre revient sur les grandes étapes du parcours de Niel (les bonnes feuilles sont à lire sur 01Net) comme ses débuts dans le Minitel, la création de la Freebox, la conquête des médias (Le Monde, Le Nouvel Obs...) ou encore son activité de financeur des start-up françaises, il met en lumière quelques épisodes peu connus de la vie de la onzième fortune française selon Challenges. Retour sur 7 anecdotes peu connues de la vie de Xavier Niel. 

1. Son passé au sein du contre-espionnage français

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Xavier Niel agent secret? C'est ce que révèle cette biographie. Au milieu des années 80 alors qu'il n'a pas 20 ans, le jeune Xavier Niel fait ses armes de bidouilleur pirate dans les faux décodeurs Canal+. Repéré par les services de police, Xavier Niel est convoqué... au ministère de l'Intérieur place Beauvau. Une agent lui fait la leçon et lui propose un deal: pas de poursuite mais le jeune pirate devra tenir au courant la DST (les services de la sécurité du territoire, l'ancêtre de la DGSI) d'une éventuelle intrusion soviétique dans les services télécoms français. Il restera plusieurs mois dans les sous-sols de la DST à détecter d'éventuelles intrusions. Son officier traitant qui le suit s'appelle alors "Toto". Digne d'un roman d'espionnage!

2. Son improbable idylle avec Delphine Arnault

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Une rencontre par hasard à l'automne 2010. D'un côté Xavier Niel, l'ex-pirate du Minitel qui a trempé dans des commerces douteux et qui s'est fait tout seul contre l'establishment. De l'autre Delphine Arnault, la seule fille de la plus grande fortune de France, Bernard Arnault, à l'époque numéro 2 de la maison Dior (LVMH). La rencontre improbable a lieu chez une amie commune à Paris à l'occasion d'un dîner. Et contre toute attente, c'est le coup de foudre entre l'héritière et le bad boy.

Dans Paris, personne ne veut y croire et Bernard Arnault s'étrangle lorsqu'il apprend la nouvelle. Mais l'union entre les deux immenses fortunes (8 milliards pour lui, 4 milliards pour elle) perdure et le couple a même une petite fille à l'été 2012. Depuis les relations avec Arnault père se sont adoucies. Les deux stars du capitalisme français ont même fait des investissements communs et Niel conseille Arnault pour ses projets dans le numérique.

3. Son patrimoine immobilier estimé à 1 milliard d'euros

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Immeubles de bureau, résidences hôtelières, golf, centres commerciaux, hôtels particuliers... Xavier Niel adore la pierre et son patrimoine immobilier avoisinerait le milliard d'euros. Pour réaliser ses achats, le milliardaire s'appuie sur un fonds baptisé NJJ Immobilier. Il a ainsi acquis en 2006 le golf du Lys de Chantilly pour 5 millions d'euros, les murs d'un centre commercial à Sarcelles, il a des participations dans des palaces à Courchevel et Saint-Barth et possède trois hôtels particuliers accolés dans la très luxueuse enclave de riches Villa Montmorency dans le XVIème arrondissement à Paris (dont l'un racheté 8 millions d'euros à Vincent Bolloré).

Récemment, il a acquis pour 35 millions d'euros l'ancien musée de l'AP-HP, l'hôtel Miramion et, cette année, il a jeté son dévolu sur l'hôtel Coulanges jouxtant la place des Vosges (IVème arrondissement), un monument historique qu'il a racheté pour 31 millions d'euros. Mais le patron d'Iliad ne s'intéresse pas qu'au luxe. Il a acquis de nombreux hôtels 2 étoiles afin de les faire monter en gamme. Les nombreuses niches fiscales favorisant les investissements dans l'immobilier expliquent, au moins en partie, son engouement pour la pierre.

4. Son deal loupé avec Google en 2000

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En septembre 2000, Niel et son équipe sont dans la Silicon Valley afin de chercher des partenaires pour construire une box internet (la future Freebox). Quand ils font une halte dans une petite start-up: Google. Ses deux créateurs Sergey Brin et Larry Page cherchent à implanter à l'étranger des filiales pour leur moteur de recherche. Le patron de Free qui commence alors à percer dans l'internet français leur propose un partenariat. Niel veut créer une co-entreprise avec eux pour les aider à se développer en Europe. Free bénéficierait de la licence "Google" et deviendrait actionnaire de la start-up.

Mais les fondateurs sont trop gourmands aux yeux de Niel. Ce dernier leur proposait 10 millions de francs pour la licence Google. Eux voulaient la même somme en dollars. Aujourd'hui, le patron de Free regrette plus que jamais que le deal n'ait pu se faire. Google est devenu la première capitalisation avec 500 milliards de dollars, soit 50 fois celle d'Iliad!

5. Sa petite arnaque dans le Minitel

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Si son passage en prison pour ses investissements hasardeux dans des sex-shops en 2004 est bien connu (un traumatisme encore prégnant pour le patron), Niel a subi une perquisition et un interrogatoire musclé au milieu des années 90. Sa société Fermic (l'ancêtre d'Iliad) qui détient de nombreux services Minitel (des sites coquins aux annuaires comme 3615 Annu) est accusée d'être à l'origine d'une arnaque jamais vue dans le milieu. Certaines sociétés comme Le Crédit Lyonnais ou l'ANPE découvrent en effet que leurs Minitel se connectent tous seuls la nuit pendant des heures sur les services de Fermic. Les compteurs de la société s'affolent chaque nuit. Fermic reconnaît "l'astuce". Elle a bien proposé à des agents de sécurité de grandes sociétés de gagner des cadeaux en allumant des Minitels la nuit... Les techniciens de l'entreprise ont même mis au point un logiciel qui éteint automatiquement les appareils tous les matins à 8 heures. Ni vu ni connu. Heureusement pour Niel et Fermic les poursuites seront abandonnées, les sociétés craignant d'être tancées pour leurs failles de sécurité... 

6. Son "palais rose" en face de chez Patrick Drahi

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Après des années à vivre dans le ghetto de riches de la Villa Montmorency, Xavier Niel s'offre pour 11 millions d'euros en 2005 cette demeure dans le XVIème arrondissement. Surnommé le "palais rose", cet hôtel particulier de 800 m² s'inspire du Grand Trianon de Versailles. Xavier Niel y vivrait avec sa compagne Delphine Arnault. Le milliardaire l'a refait à neuf avec piscine en pierre noire, salle de musculation, salle de projection cinéma. Dans le jardin trône une immense statue en forme de pouce, oeuvre du sculpteur César. Le patron de Free n'habite pas loin de son grand rival Patrick Drahi qui préside SFR-Numéricable. Ce dernier a une résidence de l'autre côté de la rue!

7. Les quelques voitures qui l'ont marqué

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S'il est plus branché pierre que voitures, Niel a tout de même craqué pour quelques bolides dans sa vie. D'abord une 205 GTi dans les années 80. Il a tout juste 20 ans et détient déjà un petit pactole après avoir développé des technologies au sein de Cogecom, une société de services Minitel. Plus tard, dans les années 90, alors que l'argent de sex-shops dont il est actionnaire coule à flot (notamment en pièces de 10 francs), Xavier Niel se paie cette fois une Mercedes cabriolet SLK de flambeur. Néanmoins, le jeune patron n'assume pas et préfère se garer loin du bureau pour ne pas être vu. Aujourd'hui en revanche, sa Tesla Model S est bien garée dans le parking d'Iliad. Le patron de Free adore cette limousine électrique américaine surtout pour son écran tactile et ses capacités à se connecter à internet. Niel a d'ailleurs rencontré quelques fois Elon Musk aux États-Unis pour lui dire tout le bien qu'il pense de ses autos.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco