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A cause du coronavirus, Airbus table sur une année "encore plus difficile" sur le long-courrier

Le marché de la production de long-courriers connaît déjà "une situation très tendue", depuis l'année dernière. Notamment à cause "des prises de commandes et sur la compétition avec Boeing".

Le marché de la production de long-courriers connaît déjà "une situation très tendue", depuis l'année dernière. Notamment à cause "des prises de commandes et sur la compétition avec Boeing". - Pixabay

En raison des répercussions de l'épidémie de coronavirus sur le trafic aérien, le géant de l'aéronautique Airbus a indiqué qu'il s'attendait à composer avec une situation "encore plus difficile" en 2020 sur le marché déjà tendu des avions long-courriers.

Le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, est pessimiste. Devant un parterre de sénateurs de la commission des Affaires économiques, il a déclaré ce mercredi qu'il convenait de s'attendre en 2020 "à une situation probablement encore plus difficile cette année et l'année prochaine, étant donné l'impact du coronavirus sur le trafic international, l'arrêt d'un certain nombre de lignes et donc une certaine surcapacité, au moins à court terme, qui ne va pas améliorer la situation".

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Mauvaise passe

De fait, le marché de la production de long-courriers (Airbus A330, A350 et Boeing B747, B777 et B787) connaît déjà "une situation très tendue", depuis l'année dernière. Notamment à cause "des prises de commandes et sur la compétition avec Boeing", a précisé le numéro un d'Airbus.

L'épidémie de coronavirus a en effet provoqué une baisse de la demande et conduit de nombreuses compagnies aériennes dans le monde à suspendre tout ou partie de leurs liaisons vers la Chine.

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a évalué le manque à gagner lié à l'impact du nouveau coronavirus sur le trafic aérien à près de 30 milliards de dollars pour les compagnies en 2020, et redoute la "première baisse mondiale" des réservations depuis 2008-2009. 

"Continuer à travailler dur"

Pour les constructeurs, l'enjeu est de savoir si les compagnies aériennes, dont certaines ont engagé des mesures d'économies, vont renoncer ou non à commander de nouveaux appareils.

"Il va falloir continuer à travailler dur en 2020 pour gagner des contrats, sachant qu'il y en aura probablement moins à gagner en 2020 sur la partie long-courrier. En tout cas, c'est ce qu'on peut juger à court terme", a déclaré Guillaume Faury, précisant toutefois qu'il n'était "pas sûr que cela change complètement la perspective de l'année, c'est trop tôt pour le dire".

Airbus compte livrer "environ 880 appareils" monocouloirs (A220 et famille A320) et longs-courriers en 2020, contre 863 en 2019.

L'an passé, l'avionneur européen a enregistré 768 commandes nettes, dont 89 A330, 32 A350 et 70 annulations nettes d'A380. La production de ce dernier doit prendre fin cette année.

JCH avec AFP