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A quoi ressemblera le futur Netflix de France Télévisions?

Le service devait initialement être lancé en mars 2017

Le service devait initialement être lancé en mars 2017 - AFP Jean Ayissi

Le service public lancera en septembre un service de vidéo-à-la-demande illimitée par abonnement. Le point sur ce que l'on sait déjà de cette future offre.

Quel calendrier?

Début mai 2017, seront refondus les services existants de vidéo-à-la-demande payante à l'unité (Pluzz VAD) et de télévision de rattrapage gratuite (Pluzz), sous un nouveau nom. En septembre 2017, sera lancé le service de vidéo-à-la-demande illimitée sur abonnement (SVoD).

Quel tarif?

Le tarif de SVoD "sera en-dessous du prix de Netflix", soit en-dessous de 7,99 euros par mois, a assuré la PDG de France Télévisions Delphine Ernotte au Figaro.

Quel contenu?

"On y verra du cinéma, des séries, des documentaires et de l'animation. Il sera fait pour toutes les fictions, à partir du moment où elles sont françaises. On pourra retrouver des fictions produites pour TF1 ou d'autres", a indiqué Delphine Ernotte.

Dans Satellifax, Laetitia Recayte, directrice du développement commercial de France Télévisions, a précisé: "Nous allons être assez différenciés par rapport à nos concurrents Netflix et Canalplay, qui vendent le plus gros volume possible. Il y a plus de 17.000 titres chez Netflix, mais ce qui est consommé est beaucoup plus réduit. On a une conviction: ne pas être la plus grosse boutique du village, donc avoir un volume moindre –autour de 6.500 titres à un instant t– mais qui tourne chaque semaine, afin que l'abonné n'ait pas l'impression de voir la même chose que la semaine ou le mois précédent. L'autre différence tient dans la programmation, qui ne se fera pas par un algorithme. Il y aura un vrai lien avec ce qui est programmé sur nos chaînes linéaires, en partant du réalisateur, des comédiens, de l'histoire, etc".

Quel objectifs?

"Nos modélisations prévoient de dégager du résultat à partir de la 4e année, avec un équilibre atteint à 300.000 abonnés", a déclaré à Satellifax Laetitia Recayte.

Quel modèle économique?

Dans le modèle traditionnel (Netflix, CanalPlay...), le service achète les droits aux producteurs, mais France Télévisions a écarté ce modèle: "Nous ne possédons pas les droits des œuvres que nous avons financées, et nous n'avons pas les moyens d'en acheter", a expliqué Delphine Ernotte.

Dans un premier temps, France Télévisions va donc proposer aux producteurs de partager les revenus des abonnements. Dans un second temps, le service public pourra proposer les programmes dont il détient les droits. En effet, aux termes d'un accord passé avec les producteurs fin 2015, il détiendra les droits pour SVoD durant les trois premières années.

Quels partenaires?

"Des discussions sont en cours notamment avec Banijay Zodiak, Cyber group, Lagardère, Makever, Media-participations, Univers Ciné, Newen, Millimages, Xilam et Tétramedia", indiquait France Télévisions en janvier. "Nous avons déjà reçu 5 accords de principe de la part des producteurs, sur la dizaine sollicités", a précisé Delphine Ernotte aux Echos, ajoutant: "Les discussions se poursuivent avec nos homologues belge, suisse et canadien. Il y a une envie commune mais un problème de droits à régler: nous n’avons pas forcément les droits pour les pays étrangers, et eux n’ont pas forcément les droits pour la France".

Laetitia Recayte a précisé: "On a très envie de part et d'autre [d'être partenaires avec l'INA et Radio France]. On discute avec l'INA, qui a son offre SVoD, avec Radio France avec qui il y a beaucoup d'affinités éditoriales".

Jamal Henni