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L'ex-patron de l'Oréal gagne sa bataille contre une baraque à frites

L'ancien patron de l'Oréal et des propriétaires se sont ligués contre la "Cabane" située aux pieds des pistes de Val-d'Isère

L'ancien patron de l'Oréal et des propriétaires se sont ligués contre la "Cabane" située aux pieds des pistes de Val-d'Isère - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Incommodé par les odeurs de frites, l’ancien patron de l’Oréal tentait de faire fermer depuis 7 ans le snack situé au pied de son appartement de Val d’Isère. Le TGI d'Alberville lui a donné raison ce mardi.

L'ancien patron de l'Oréal a t-il "les narines précieuses bien trop délicates" comme le dénonce l'avocat du snack ? Le Tribunal de grande instance s'est prononcé aujourd'hui dans cette affaire qui, a pour protagonistes, deux mondes que tout oppose: d'un côté, une gérante de baraque à frites et de l'autre, l'ancien président du numéro 1 mondial des cosmétiques. 

De l'huile et du bruit 

Propriétaire avec sa femme d'un appartement aux pieds des pistes de Val d'Isère, Lindsay Owen Jones s'est battu contre le snack "La Cabane" situé à quelques mètres de chez lui. Un snack dont il ne supporte ni la vue, ni l'odeur.

Non seulement les effluves de friture remontent dans son appartement et sur ses terrasses, mais les skieurs, très nombreux à fréquenter de la grande terrasse de 144 m2, provoquent des nuisances sonores. Des éléments qui gâchent selon l'ancien président de l'Oréal, "la tranquilité exceptionnelle des lieux". Faux, lui rétorque le camp adverse: plusieurs dizaines de mètres séparent les logements de la baraque à frite.

Un collectif contre le snack 

Dans sa bataille, l'ancien patron du groupe de cosmétique n'est pas seul : quatre autres propriétaires de la station, un notaire, un avocat et des gestionnaires de fonds d'investissements se sont engagés, à ses côtés, pour obtenir la fermeture et la destruction du commerce pour "trouble anormal du voisinage". Pour obtenir gain de cause, ils ont dénoncé la situation juridique de la friterie. A ses débuts en 2005 , la restauratrice s'était installée dans un local technique qui n'avait pas vocation à devenir un chalet à usage commercial. De plus, Valérie Maertens aurait également fait monter sa terrasse couverte par un chapiteau sur une zone non-constructible, sans déclaration d'ouverture et sans respect des règles sanitaires.

Fric contre frite 

Des griefs qui n'avaient pas été retenus par la justice. Aucune des 4 procédures engagées en 7 ans n'avaient en effet permis de sanctionner "la "Cabane". Le collectif de propriétaires a été débouté à plusieurs reprises devant le tribunal administratif. Mais Lindsay Owen-Jones n'a jamais désarmé. Le tribunal d'Alberville lui a finalement donné raison ce mardi. La propriétaire de "la cabane" a deux mois pour se conformer à cette décision qui s'accompagne "de la démolition de l'extension de la terrasse" du snack.

Anne Saurat-Dubois avec BFM business.com