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Adidas met discrètement la pression sur la Fifa

Adidas est l'un des  principaux sponsors de la Fifa, qui organise notamment la Coupe du monde.

Adidas est l'un des principaux sponsors de la Fifa, qui organise notamment la Coupe du monde. - Christoph Stache - AFP

Pour la première fois, l'équipementier a évoqué la possibilité de couper les liens avec l'organe dirigeant du football mondial, dont il est l'un des principaux partenaires.

Engluée dans un vaste scandale de corruption, la Fifa n'aura d'autre choix que de se réformer. Et elle pourra faire confiance à ses partenaires pour suivre l'affaire de près.

Le patron d'Adidas a ainsi remis la pression sur l'organe dirigeant du football mondial, en évoquant pour la première fois l'éventualité de quitter le navire en cas d'échec. "Si la Fifa réussit à se réformer, et à mon avis ils sont en bonne voie pour le faire, nous allons continuer" à la sponsoriser, a déclaré au quotidien Handelsblatt Herbert Hainer, le patron de l'équipementier sportif.

Dans le cas contraire, "nous allons réfléchir à ce que sont les alternatives. Mais il est trop tôt pour spéculer là-dessus", a-t-il ajouté.

Le contrat en cours entre Adidas et l'instance suprême du football, partenaires de très longue date, court jusqu'à 2030. Il est estimé à 30 millions d'euros par an.

Adidas n'a "rien à se reprocher"

Alors que les révélations et enquêtes se multiplient sur des faits de corruption à grande échelle au sein de l'institution, conduisant plusieurs autres gros sponsors comme Coca-Cola et Visa à réclamer publiquement le départ du président Sepp Blatter, Adidas s'en est tenu ces derniers mois à un discours très convenu et apaisant.

Dans cette interview, le dirigeant a vigoureusement écarté toute mise en cause d'Adidas dans les scandales autour de la Fifa. "On ne peut pas nous rendre responsables des agissements criminels de cadres de la Fifa", a-t-il dit. "Nous avons conclu des contrats avec la Fifa, qui reposent sur la fourniture d'un service et sa contrepartie, où tout est réglé clairement", a-t-il expliqué. "Nous avons examiné à la loupe tous les contrats et je peux vous assurer que nous n'avons rien à nous reprocher".

Y.D. avec AFP