Adidas met discrètement la pression sur la Fifa
Engluée dans un vaste scandale de corruption, la Fifa n'aura d'autre choix que de se réformer. Et elle pourra faire confiance à ses partenaires pour suivre l'affaire de près.
Le patron d'Adidas a ainsi remis la pression sur l'organe dirigeant du football mondial, en évoquant pour la première fois l'éventualité de quitter le navire en cas d'échec. "Si la Fifa réussit à se réformer, et à mon avis ils sont en bonne voie pour le faire, nous allons continuer" à la sponsoriser, a déclaré au quotidien Handelsblatt Herbert Hainer, le patron de l'équipementier sportif.
Dans le cas contraire, "nous allons réfléchir à ce que sont les alternatives. Mais il est trop tôt pour spéculer là-dessus", a-t-il ajouté.
Le contrat en cours entre Adidas et l'instance suprême du football, partenaires de très longue date, court jusqu'à 2030. Il est estimé à 30 millions d'euros par an.
Adidas n'a "rien à se reprocher"
Alors que les révélations et enquêtes se multiplient sur des faits de corruption à grande échelle au sein de l'institution, conduisant plusieurs autres gros sponsors comme Coca-Cola et Visa à réclamer publiquement le départ du président Sepp Blatter, Adidas s'en est tenu ces derniers mois à un discours très convenu et apaisant.
Dans cette interview, le dirigeant a vigoureusement écarté toute mise en cause d'Adidas dans les scandales autour de la Fifa. "On ne peut pas nous rendre responsables des agissements criminels de cadres de la Fifa", a-t-il dit. "Nous avons conclu des contrats avec la Fifa, qui reposent sur la fourniture d'un service et sa contrepartie, où tout est réglé clairement", a-t-il expliqué. "Nous avons examiné à la loupe tous les contrats et je peux vous assurer que nous n'avons rien à nous reprocher".