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ADP pense encore pouvoir jouer un rôle dans l'aéroport d'Istanbul

ADP a refusé de payer trop cher pour construire et gérer le futur aéroport d'Istanbul

ADP a refusé de payer trop cher pour construire et gérer le futur aéroport d'Istanbul - -

Le PDG du groupe Aéroport de Paris, Augustin de Romanet, pense toujours que sa filiale turque TAV peut jouer un rôle dans l'exploitation du troisième aéroport d'Istanbul. Il a expliqué pourquoi il a refusé de surenchérir pour décrocher l'appel d'offres.

Tout n'est pas fini pour Aéroports de Paris (ADP) dans le dossier du troisième aéroport stamboulite. Le groupe a estimé, ce vendredi 3 mai, pouvoir encore jouer un rôle dans la construction de cet aéroport géant à Istanbul, après avoir perdu au profit d'un consortium turc des enchères qu'il juge "peu raisonnables".

Les cinq entrepreneurs turcs du bâtiment, qui ont remporté les enchères en promettant de verser à l'Etat 22,15 milliards d'euros pendant 25 ans, savent construire des pistes, mais "ni concevoir ni exploiter des aéroports", a souligné le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, lors d'une conférence téléphonique avec les journalistes.

"Il est probable qu'ils vont devoir s'associer à un exploitant d'aéroport. Donc le dernier mot n'est pas dit. Et le groupe Tav [filiale turque d'ADP] examinera toute requête qui lui sera faite", a-t-il ajouté.

Augustin de Romanet a défendu la décision de renoncer à surenchérir, "quelques millions d'euros" avant son grand concurrent allemand Fraport AG, qui a lui aussi jeté l'éponge.

"Les deux principaux groupes aéroportuaires du monde ont abandonné les enchères à un montant qu'ils jugeaient très élevé, voire peu raisonnable", a-t-il dit. "Il m'a paru impossible de dépasser [le montant convenu avec le conseil d'administration] au risque de tomber dans l'irrationalité".

Sur BFM Business, Augustin de Romanet avait estimé que ce futur aéroport représentait "150 millions de passagers, soit deux fois l’aéroport d’Atlanta, qui est le plus grand aéroport au monde".

Convaincu d'être indemnisé en cas de fermeture du deuxième aéroport

Le nouveau PDG, qui a pris ses fonctions en novembre, s'est montré convaincu d'être indemnisé si l'ouverture du troisième aéroport entraînait la fermeture du deuxième, exploité par Tav, avant le terme de la concession en 2021.

"D'autant plus que l'Etat turc va devoir donner confiance aux investisseurs, et donc nous indemniser correctement faute de quoi des financeurs ne voudront pas venir sur un nouveau projet à qui il pourrait arriver le même type de mésaventure", a-t-il souligné.

La Turquie, selon lui, s'est engagée à faire évaluer les indemnités éventuelles par des experts choisis en commun avec ADP. Il a affirmé que les chiffres qu'il avait avancés au cours des derniers mois étaient des estimations personnelles.

J.M. avec AFP