BFM Business
Entreprises

Affaire Ghosn : « Complot, révolution de palais et procès de Moscou »

Invité de 12H, l’heure H, l’ancien directeur de l’AFP à Tokyo a dénoncé la justice japonaise, « inique » selon lui.

« Complot, révolution de palais et procès de Moscou. » Invité de 12H, l’heure H, l’ancien directeur de l’AFP à Tokyo Philippe Riès (qui a co-écrit un ouvrage avec Carlos Ghosn) a résumé de cette façon la situation que subit, actuellement l’ex-PDG de Renault. « C’est la procédure Andreï Vychinski » affirme-t-il, du nom de ce diplomate soviétique, procureur général des procès de Moscou. « Accusations fabriquées ou au moins gonflées, campagne de diffamation invraisemblable notamment dans les médias japonais, recherche de l’aveu… »

« Les charges ne tiennent pas » poursuit Philippe Riès. « Il est absolument inimaginable que deux étrangers ne parlant pas, ni ne lisant le japonais aient élaboré des rapports financiers de dizaines de pages en japonais (…) Quant à la couverture de change, que Nissan a assumé temporairement pour Carlos Ghosn sans perdre un centime, c’est une procédure banale. »

« Tout ça ne tient pas et ne tiendrait pas devant un tribunal normal. La question est de savoir si la justice au Japon fonctionne de manière normale » explique Philippe Riès, dénonçant une justice « inique ».

« Il n’a jamais été question d‘une fusion »

L’ancien journaliste est aussi revenu sur l’idée du rapprochement des trois alliés (Renault, Nissan et Mitsubishi) qui aurait entrainé ce « coup d’Etat » contre Carlos Ghosn. « La question de la restructuration capitalistique de l’alliance a déjà été étudiée en 2005 par une grande banque d’affaires américaine » souligne-t-il pour marquer le fait qu’il ne s’agit pas d’une manœuvre cachée. « Il n’a jamais été question d‘une fusion, ce serait absurde » poursuit-il. « Tout l’expérience de l’alliance repose sur deux échecs de fusion : Renault/Volvo et Daimler /Chrysler. »

Ce mercredi matin, le journal japonais a publié une interview de Carlos Ghosn, sa première depuis son arrestation. L’ex-PDG rejette toutes les accusations contre lui et dénonce, lui-aussi, un « complot » des dirigeants