Affaire de l'Euribor: Crédit Agricole refuse un accord
Il n'y aura pas d'accord entre l'Union européenne et le Crédit Agricole, visé par une enquête sur la manipulation du taux interbancaire Euribor. C'est ce qu'a annoncé Jean-Paul Chifflet, directeur général de la banque, qui était par ailleurs sur BFM Business ce 7 novembre.
Un accord avec le régulateur européen permettrait à Crédit Agricole SA d'espérer un geste sur une amende potentielle pouvant atteindre jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires. Mais cela "eût constitué une reconnaissance de responsabilité, ce qui n'a pas lieu d'être", a indiqué le patron de l'établissement, sans préciser si Bruxelles avait explicitement ouvert des négociations avec sa banque.
La banque provisionne des frais juridiques
"Depuis le début, compte tenu du dossier qui est très bon pour nous, nous avons convenu de refuser l'idée d'une transaction", a expliqué Jean-Paul Chifflet en marge de la présentation des résultats trimestriels de la banque.
"Je m'étonne des fuites qui, de mon point de vue, sont savamment organisées depuis quelques jours", a-t-il ensuite déclaré, en référence aux informations de presse selon lesquelles la Commission européenne allait infliger des amendes à six banques dans le cadre de cette affaire.
En outre, le groupe "continue à répondre aux enquêtes et aux demandes d'information" sur l'autre scandale de manipulation des taux interbancaire, le Libor cette fois. Mais "aucun grief ne nous est opposé pour l'instant", a assuré le directeur général du Crédit Agricole.
Dans son bilan paru en juin, la banque indiquait toutefois que les affaires juridiques en cours, "susceptibles d'avoir une influence négative sur le patrimoine du groupe", avaient "fait l'objet de provisions adéquates".
Un milliard d'euros à UBS
La Commission européenne a lancé, fin 2012, une enquête sur la manipulation de l'Euribor, ce taux interbancaire qui sert de base de calcul aux prêts interbancaires et à l’ensemble des produits de crédit de la zone euro. Il est déterminé par consensus entre représentants de 43 banques privées, dont certains se seraient entendus pour ajuster leur position en fonction de leurs intérêts, selon Bruxelles.
En Grande-Bretagne, l'affaire de la manipulation du taux interbancaire Libor a coûté sa place au patron de la toute puissante Barclays, Bob Diamond, et plusieurs centaines de millions d'euros d'amende aux banques impliquées, et même plus d'1 milliard à UBS.