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Affaire Nissan : l'appel de Ghosn rejeté par la Cour suprême du Japon

Carlos Ghosn - Image d'illustration

Carlos Ghosn - Image d'illustration - Fred Dufour- AFP

La Cour suprême du Japon a rejeté l'appel de Carlos Ghosn contre sa détention. De quoi réduire à zéro les espoirs d'une libération anticipée de l'ancien patron de Renault-Nissan.

Statu quo pour Carlos Ghosn. La Cour suprême du Japon a rejeté son appel contre sa détention, anéantissant les espoirs de l'ancien PDG de Renault-Nissan d'obtenir une libération anticipée.

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan avait déposé mercredi un recours devant la plus haute cour du Japon après une nouvelle arrestation, le 4 avril, pour des allégations de malversations financières. Il s'agissait d'une tentative employée pour la première fois dans cette affaire, dans le but de le faire libérer. Mais la Cour a rejeté l'appel sans motiver sa décision, ont indiqué les agences Jiji Press et Kyodo News. 

Vendredi, le tribunal de Tokyo avait autorisé la prolongation de sa garde à vue jusqu'au 22 avril. Les avocats de Ghosn avaient aussitôt déposé un appel, mais celui-ci a été rejeté.

Ghosn clame toujours son innocence

Carlos Ghosn, qui se trouve dans la prison du quartier de Kosuge (nord de la capitale), est interrogé par des enquêteurs du bureau des procureurs sur des détournements de fonds de Nissan, effectués via un distributeur de véhicules du constructeur à l'étranger. Il s'agit du sultanat d'Oman, d'après des sources proches du dossier. Sur un total de 15 millions de dollars versés entre fin 2015 et mi-2018, 5 millions ont été utilisés pour le bénéfice personnel de Carlos Ghosn, selon le bureau des procureurs.

D'après des éléments de l'enquête interne de Nissan, une partie des sommes qui auraient été détournées ont abouti sur les comptes de la société «Beauty Yachts», dirigée par son épouse Carole Ghosn et enregistrée dans les Iles vierges britanniques. L'argent aurait servi à l'achat d'un luxueux bateau, d'un coût de 12 millions d'euros.

Tombé en disgrâce depuis son interpellation le 19 novembre à Tokyo, M. Ghosn a déjà été inculpé à trois reprises. Dans une vidéo enregistrée le 3 avril et diffusée cette semaine, Carlos Ghosn clame une nouvelle fois son innocence, se disant victime d'un «complot», d'une «trahison» d'une petite équipe de dirigeants de Nissan afin de le faire tomber et tenter d'empêcher un projet de fusion avec son allié Renault.