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Affaire Tapie: nouvelle mise en examen pour Stéphane Richard

Le patron d'Orange est mis en cause dans l'affaire de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie.

Le patron d'Orange est mis en cause dans l'affaire de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie. - Lionel Bonaventure - AFP

Le PDG d'Orange a de nouveau été mis en examen ce jeudi 21 mai dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage Tapie, selon l'AFP. En cause: son rôle en tant qu'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde.

Nouveau coup dur pour Stéphane Richard, qui a de nouveau été mis en examen ce jeudi dans l'enquête sur l'arbitrage Tapie, selon l'AFP. Le PDG d'Orange avait déjà subi ce genre de désagrément en juin 2013, pour escroquerie en bande organisée, toujours dans la même affaire. Et ce en compagnie de cinq autres protagonistes, dont Bernard Tapie.

Cette fois, le dirigeant a été mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics par une personne privée, en l'occurrence Bernard Tapie. C'est ce qu'ont précisé des sources proches du dossier et judiciaire.

"Un non évènement" pour l'avocat du dirigeant

"Cette mise en examen supplétive est un non-événement. Elle ne change rien, n'apporte rien et ne modifie en rien la position de Stéphane Richard dans ce dossier. Il n'y a en effet aucun fait ni aucun élément nouveau à charge contre lui", a réagi dans un communiqué transmis à l'AFP son avocat , Maître Jean-Étienne Giamarchi.

Jean-François Rocchi et Bernard Scemama, présidents à l'époque des faits du CDR et de l'EPFR, les entités chargées de solder l'héritage du Crédit lyonnais, se sont aussi vus notifier cette mise en examen supplémentaire pour complicité de détournement de fonds publics. Ce fut également le cas le 6 mai pour Bernard Tapie, mais ce dernier a été mis en examen comme auteur du délit, et non comme complice.

Un "simulacre" d'arbitrage dans le collimateur des juges

Les six mis en examen, dont l'avocat de Bernard Tapie, Maître Maurice Lantourne et l'un des juges arbitres qui ont rendu la sentence, Pierre Estoup, sont soupçonnés d'avoir participé à un "simulacre" d'arbitrage pour accorder en juillet 2008 la somme de 403 millions d'euros à l'homme d'affaires, dont 45 au titre du préjudice moral, afin de solder son vieux litige avec le Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas.

Stéphane Richard réfute un tel scénario. Il affirme ne pas avoir eu un rôle déterminant dans le choix, partagé selon lui à l'Élysée, de tourner le dos à la justice ordinaire et de préférer une procédure d'arbitrage privé.

L'actuel patron d'Orange était à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde, la ministre qui avait la tutelle sur le CDR et l'EPFR. Les juges le soupçonnent notamment d'avoir dissimulé à sa ministre des notes de l'Agence des participations de l'État (APE) déconseillant le recours à l'arbitrage, ce qu'il conteste fermement.

Y.D. avec AFP