BFM Business
Transports

Affaire Volkswagen: les autres constructeurs doivent-ils trembler?

Les autres constructeurs européens risquent de subir plusieurs conséquences

Les autres constructeurs européens risquent de subir plusieurs conséquences - Eric Piermont - AFP

Le scandale éclaboussant le numéro un européen de l'automobile jette l'inquiétude autour de l'ensemble des constructeurs européens qui assurent toutefois respecter les règles. Reste que l'affaire risque d'avoir des conséquences pour l'ensemble de l'industrie.

L'aveu est venu de Carlos Ghosn mardi. Le PDG de l'alliance Renault-Nissan a en effet reconnu, dans un entretien à Bloomberg TV que le scandale Volkswagen créait des doutes pour l'ensemble des constructeurs.

Le signe le plus manifeste reste encore la dégringolade boursière qu'ont connus les poids lourds du secteur. Mardi, Peugeot a perdu 8,76% et Renault 7,1% sur le CAC40. Ils ne sont pas les seuls. Daimler a cédé 7% et BMW 6% à la Bourse de Francfort.

"Clairement ce scandale ne montre pas une bonne image du secteur. Le consommateur se demande si l'automobile n'est pas une industrie qui cache des vérités", résume Gaëtan Toutlemonde, analyste automobile chez Deutsche Bank.

Des français vertueux

Pour tenter de ramener la confiance perdu, tous ces constructeurs ont communiqué pour éviter l'amalgame avec Volkswagen. Lundi Daimler, la maison-mère de Mercedes, et BMW ont fait savoir qu'ils n'étaient pas concerné par l'affaire. Renault et PSA ont, eux, affirmé mardi qu'ils respectaient l'ensemble des normes en vigueur dans les marchés où ils opèrent.

De quoi dissiper les doutes? Difficile de répondre. L'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer estime en tout cas qu'aucun des deux constructeurs français ne tricherait de la sorte car "ce n'est pas dans leur culture de tromper le consommateur". "Je n'imagine pas connaissant les ingénieurs de ces entreprises qu'ils acceptent de s'engager dans une fraude délibérée", affirmait-il mardi sur BFM story.

Il faut dire également, comme le souligne Challenges, que les constructeurs français sont particulièrement vertueux en termes d'émission, étant spécialisés dans les petits véhicules. "PSA est ainsi le champion en Europe des basses émissions de gaz à effets de serre", écrit ainsi l'hebdomadaire sur son site.

Et concernant les autres constructeurs allemands, Berlin a assuré mardi ne pas avoir connaissance d'autre cas que Volkswagen.

Des normes européennes plus dures

Il n'empêche que les autres groupes européens ont de quoi s'inquiéter. Des voix se font désormais entendre pour renforcer les contrôles en Europe, où "les procédures sont clairement plus laxistes, même si cela ne veut pas dire pour autant que l'on triche", souligne Gaëtan Toutlemonde. Du coup, "les normes européennes vont être plus sévères ce qui aurait un coût pour l'ensemble de l'industrie même si il est actuellement impossible de l''évaluer", poursuit l'analyste.

Quant à savoir si les autres constructeurs peuvent profiter des mésaventures de Volkswagen, la réponse n'est pas évidente. "Eventuellement", répond Gaëtan Toutlemonde. Sauf que ce dernier prévient que "Volkswagen risque de réagir pour reconquérir ses clients. La question est notamment de savoir s'ils vont pratiquer une politique de prix agressive". Et à ce moment-là, au vu de la puissance du groupe, l'ensemble de la concurrence aurait du souci à se faire….