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Energie

Afrique du Sud: Siemens profite du retard d’Alstom pour décrocher un contrat

Le président sud-africain Jacob Zuma avait visité le chantier de la centrale de Medupi en 2012, à l'époque où tout allait bien.

Le président sud-africain Jacob Zuma avait visité le chantier de la centrale de Medupi en 2012, à l'époque où tout allait bien. - -

Alstom tardant à fournir une centrale à charbon, l'énergéticien sud-africain Eskom a fait appel à Siemens pour qu'il développe une solution de secours. Il y a urgence car l'Afrique du Sud doit faire face à de graves problèmes énergétiques.

Rien ne va plus pour les groupes français en Afrique du Sud. Après le coup de frein donné mercredi au projet de centrales nucléaires, pour lesquelles Areva avait une carte à jouer, c’est désormais Alstom qui est en mauvaise posture.

La compagnie nationale d’électricité sud-africaine Eskom a annoncé, ce jeudi 5 décembre, la mise en place d’un plan de secours avec Siemens, face aux retards du groupe français dans la livraison d’une centrale à charbon.

Une mise en service avec un an de retard

En 2009, Alstom avait décroché un contrat de 100 millions d’euros pour fournir un logiciel de contrôle et de commande pour la centrale à charbon de Medupi, dans le nord du pays. Cette centrale, qui se veut la plus grande du monde, aurait dû être mise en service fin 2013.

Mais les retards s’accumulent, et finalement la première tranche de 800 mégawatts, sur 4.800 prévus, ne sera opérationnelle que fin 2014. Eskom, lassé du retard du groupe français alors que le pays fait face à des problèmes d’électricité, a demandé à l’allemand Siemens de plancher sur un logiciel pour remplacer celui d’Alstom.

"Cette seconde entreprise va travailler parallèlement à Alstom pour développer son propre logiciel. (...) Et si Alstom n'est pas capable de livrer à temps, nous utiliserons le logiciel de la seconde entreprise", a déclaré le porte-parole de la société sud-africaine ce jeudi.

Du côté d’Alstom, on reconnaît "des difficultés d’ordre technique sur le système de protection des chaudières". Mais "tous les autres systèmes livrés fonctionnent conformément au cahier des charges", la plus grande partie du contrat étant la livraison des générateurs et des turbines pour un montant de 1,4 milliard d’euros.

"On reste engagé avec notre partenaire Eskom pour livrer le projet dans les meilleurs délais", se défend Alstom.

A.D. avec AFP