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Aigle Azur : « il y a une menace sur le long terme »

La compagnie aérienne Aigle Azur s'est déclarée lundi en cessation de paiement.

La compagnie aérienne Aigle Azur s'est déclarée lundi en cessation de paiement. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Son président, Franz Yvelin confirme la probable vente de la liaison vers le Portugal à Vueling. Et de rappeler que la compagnie perd de l’argent depuis 2012.

Aigle Azur, deuxième compagnie aérienne française, lutte pour sa survie. Rappelons que l’entreprise traverse d’importantes difficultés notamment après avoir parié sur une diversification dans le long-courrier qui n’a pas apporté les effets escomptés. Aigle Azur fait également les frais des difficultés du conglomérat chinois HNA qui détient 48% de son capital.

Et depuis quelques semaines, les rumeurs se multiplient dans la presse. La compagnie a ainsi vigoureusement démenti avoir ‘rendu’ un appareil à l’un des propriétaires des avions qu'elle exploite en location, car celui-ci aurait craint de ne plus être payé.

Néanmoins, Aigle Azur ne cache pas ses difficultés. A l’AFP, son président Franz Yvelin le confirme : « Il n'y aucune menace à court terme [le groupe dispose d’une trésorerie de 25 millions d’euros, NDLR], mais en revanche il y a une menace sur le long terme, elle est réelle ».

S'il assure que les passagers partis en vacances n'ont « aucune crainte à avoir » sur leur retour, il reconnaît que la compagnie rencontre des « difficultés » liées au coût du travail en France, à la hausse du prix du carburant, et à une situation de surcapacité en Europe à l'automne dernier. Et de rappeler que la compagnie perd de l’argent depuis 2012.

Pas de repreneur

Pour retrouver un peu d’oxygène, le responsable confirme que la compagnie va céder fin octobre la liaison vers le Portugal à Vueling, filiale d’AIG qui opère également British Airways. « Nous nous préparons à céder une petite partie de nos activités parisiennes à Vueling, sans impact social. Dans ce cadre-là, nous conserverons une partie de notre activité à Orly et nous ferons migrer le reste de notre activité à Paris-Charles de Gaulle », explique-t-il.

Par contre, il n’y pas de perspective de vente de la compagnie à l’horizon. « Nous n'avons pas trouvé d'acteurs intéressés pour racheter Aigle Azur », a-t-il poursuivi. La compagnie est détenue par le groupe chinois HNA (49%), l'homme d'affaires américain David Neeleman (32%) et la compagnie Lu Azur (19%).

La santé du groupe, qui fait travailler 1150 personnes, est en tout cas observée de près par le comité interministériel de restructuration industrielle, entité qui dépend du ministère de l’Economie.

Créée en 1946, Aigle Azur transporte chaque année près de 2 millions de passagers sur près de 300 vols réguliers par semaine au départ de 5 villes françaises. Les vols vers l’Algérie représentent 50 à 60% de l’activité. Elle réalise environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires par an.

la rédaction