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Air Caraïbes vise 100% d'activité début 2021 et scrute les "opportunités de rebond"

Sur BFM Business, Marc Rochet, président de la compagnie aérienne française, affiche un optimisme qui tranche avec les mauvaises nouvelles qui secouent le secteur.

C'est un discours qui dénote. A contre-courant du pessimisme qui entoure le secteur de l'aérien, terrassé par l'épidémie de coronavirus dans le monde, Air Caraïbes affiche sa confiance et estime que sa situation va rapidement s'améliorer.

La compagnie aérienne française "redémarre" d'ores et déjà un certain nombre de ses liaisons depuis Orly. Selon Marc Rochet, son président, l'activité redémarre à "55/60%" et il prévoit un retour plus rapide que prévu à la normale, notamment grâce à la spécificité de ses routes vers les Antilles essentiellement. 

"Les comportements vont évoluer"

"On va passer à 85% (de l'activité, NDLR) à l'automne et si la saison d'hiver s'annonce bien, on ne sera peut-être pas loin des 100% d'activité dès début 2021 et non pas à la fin 2021 voire 2022", annonce-t-il ce vendredi sur BFM Business. "On a des avions en commande chez Airbus, des A350, on a décidé d'en prendre livraison".

Mieux, le dirigeant estime que cette période qui s'ouvre est une opportunité de rebond et de croissance. "On a toujours eu la conviction depuis des années (...) qu'à la sortie d'une crise il y avait toujours des opportunités de rebond. Soit vis-à-vis de nos concurrents (...) soit parce que le marché va changer, les comportements vont évoluer. Et donc il y a toujours une opportunité pour rebondir. (...) On pense qu'on aura des opportunités de rebond et on va s'accrocher à ça". "Il faut quand même être optimiste", souligne Marc Rochet.

Baisse généralisée de 10% des salaires

Pour autant, il faut avoir la capacité financière de se mettre en ordre de marche pour saisir ces opportunités. Or, la tendance est plutôt aux réductions d'effectifs. Si Air Caraïbes n'a pas reçu le même soutien de l'Etat qu'Air France ("je n'ai pas à porter de jugement là-dessus", lâche le responsable), Marc Rochet confirme que la maison-mère d'Air Caraïbes (le groupe Dubreuil) a reçu un prêt garanti par l'Etat (PGE).

Par ailleurs, encore une fois à contre-courant, au lieu de procéder à des licenciements, la compagnie a joué la carte des baisses de salaires (10% pour tous) et des négociations. "Nous n'avons pas voulu être dans le déni. (...) On s'est mis autour de la table et on a négocié de bonne foi. Et on a commencé par prendre un engagement: nous voulons garder tous nos effectifs (...) parce que dans le groupe, on est volontariste (...) et donc avec courage (...) on a échangé deux ans d'avenir, deux ans de possibilité de rebondir avec un effort. Et le mot effort n'est pas tabou. (...) Ca nous donne la dynamique nécessaire pour aller plus loin".

Olivier Chicheportiche