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Air France entend conserver les vols intérieurs les plus fréquentés, Transavia devrait récupérer le reste

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La compagnie aérienne veut garder la main sur "la navette" reliant Orly à Nice, Marseille et Toulouse et se désengager d'autres liaisons.

Face à la crise sans précédent que traverse Air France, l'Etat a annoncé un plan d'aide massif de 7 milliards d'euros. Un plan qui s'accompagne de conditions comme une réorganisation drastique de ses vols domestiques, un foyer de perte chronique pour la compagnie (200 millions d'euros en 2019) fortement concurrencée sur ces liaisons par le TGV.

Le groupe prépare le transfert à Transavia, sa filiale low cost, la gestion d'une partie de ses vols domestiques (opérés jusque là par Hop!, sa filiale régionale). Une option qui est en cours de négociations avec les syndicats de pilotes. Concrètement, Transavia récupérerait des liaisons depuis Orly à destination de différentes villes françaises aujourd'hui assurées par la compagnie régionale Hop!.

Mais pas question pour Air France d'abandonner les liaisons les plus juteuses de sa "Navette" (vols toutes les 30 minutes en heures de pointe vers 5 villes) à savoir Paris-Nice, Paris-Marseille et Paris-Toulouse. Selon le quotidien La Tribune, Anne Rigail, directrice générale d'Air France, a lors d'une visioconférence avec les salariés de Transavia indiqué qu'Air France "peut garder" ces liaisons.

Un maintien autant stratégique qu'économique

Ce maintien est économique et stratégique. "Les conditions environnementales nous amènent à abandonner les lignes Orly-Lyon, Orly-Bordeaux, Orly-Nantes, cela fait beaucoup de créneaux horaires de décollage et d'atterrissage qu'il est hors de question de rendre à la concurrence. Il nous faut donc trouver les moyens de tenir Orly", ajoute la responsable.

Rappelons qu'Air France opère 5 navettes vers Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Montpellier. Si la compagnie entend conserver les trois premières, Transavia pourrait prendre en charge Paris-Montpellier d'autant plus que la compagnie low-cost y dispose d'une base opérationnelle.

Paris-Bordeaux sur la sellette

Reste la question de Bordeaux qui est aujourd'hui accessible en un peu plus de deux heures en TGV. La fermeture de cette navette est sur la table, de quoi inquiéter les responsables politiques de la région. 

La suppression de la navette entre Paris-Orly et Bordeaux-Mérignac est "une mauvaise réponse à une bonne question", préviennent les élus dans un courrier adressé lundi à Edouard Philippe. Ils avancent que "la vocation première" de cette liaison "n’est pas de satisfaire des aspirations touristiques, mais de permettre à des salariés d’effectuer des allers-retours dans la journée". 

Sur l'axe Paris-Bordeaux (1,21 million de passagers en 2019), "la navette Bordeaux-Orly a maintenu un trafic de 550.500 passagers malgré la concurrence de la LGV", pour "l'essentiel" des travailleurs, notamment de la filière aéronautique qui emploie sur Bordeaux-Mérignac près de 35.000 salariés, soulignent les défenseurs du Bordeaux-Orly.

"La disparition de la navette priverait Bordeaux et sa région d’un atout essentiel d’attractivité. Après la disparition de Ford, elle porterait un nouveau coup, plus progressif mais à terme de plus grande ampleur, à l’industrie locale et à l’emploi", concluent les élus.

Reste donc à savoir si Transavia pourrait également se positionner sur cette liaison.

OC avec AFP