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Air France: hôtesses et stewards divisés quant à l'intérêt d'une grève

Le SNPNC et l'Unsa-PNC représentent 45% des hôtesses et stewards d'Air France.

Le SNPNC et l'Unsa-PNC représentent 45% des hôtesses et stewards d'Air France. - Thomas Samson - AFP

Quelques heures après l'annonce de l'UN-PNC CFDT d'Air France de suspendre son appel à la grève du 27 juillet au 2 août, les deux principaux syndicats d'hôtesses et de stewards annoncent qu'ils maintiennent leur appel à cesser le travail.

La grève des personnels navigants (PNC) d'Air France se profile en plein chassé-croisé juillet/août, malgré des discussions marathon entre la direction et les deux syndicats d'hôtesses et stewards, qui appellent à la grève du 27 juillet au 2 août, a-t-on appris vendredi de sources syndicales.

Le SNPNC-FO et l'Unsa-PNC (46% des voix à eux deux), qui ont reçu le soutien de syndicats de pilotes, sont en désaccord sur le texte du nouvel accord d'entreprise négocié depuis mi-avril. Ils entendent maintenir le préavis de grève qu'ils ont déposé début juin, "la direction ne proposant que des mesurettes et continuant à s'arc-bouter sur la durée de l'accord", selon Sophie Gorins du SNPNC-FO.

Un pas en avant...

Près de "sept heures" de discussions marathon jeudi "avec le DRH de la compagnie Gilles Gateau et le PDG d'Air France Frédéric Gagey, n'ont pas permis de faire avancer les choses", a précisé à l'AFP cette responsable syndicale.

L'accord actuel, fixant les règles de travail, de rémunération et d'avancement, arrive à échéance fin octobre. Pour éviter une grève en plein été, période cruciale pour la compagnie, Air France a proposé une reconduction quasi à l'identique de cet accord d'entreprise, mais pour une durée de 17 mois, jugée insuffisante par les syndicats qui réclamaient un nouvel accord d'une durée de trois à cinq ans.

"Nous avons fait un pas en avant en proposant un accord à durée indéterminée, qui peut être dénoncé et renégocié dans un délai total de 15 mois qui est plus protecteur, mais la direction continue de refuser", a expliqué Sophie Gorins à l'AFP.

Selon elle, la direction devait remettre vendredi aux syndicats "un nouveau protocole d'accord" qui s'est soldé par "une simple lettre d'intention faite de mesurettes, sans aucune annonce concrète ni garanties", a-t-elle déploré.

"La pesée n'y est absolument pas, sur aucune de nos revendications. On navigue à vue sans aucun plan stratégique", a-t-elle conclu tandis que Marc Lamure, de l'Unsa, a dénoncé "un manque de volonté total à négocier" de la part de la nouvelle direction "qui n'a pas compris l'enjeu".

Pour la direction, les discussions sont en cours

Les deux syndicats d'hôtesses et de stewards ont reçu vendredi le soutien de trois syndicats de pilotes d'Air France, le SNPL, le SPAF et Alter, qui dénoncent dans un tract transmis à l'AFP "les méthodes" de la direction qui sont restées "les mêmes" et provoquent "la même réponse". Ils mettent en garde contre un "mouvement" de grève qui risque de provoquer "de fortes perturbations et (de) générer des situations inhabituelles".

Interrogée par l'AFP, la direction d'Air France a simplement confirmé que "des discussions étaient en cours" avec les deux syndicats de PNC.Le dialogue entre la direction d’Air France et les syndicats d'hôtesses et stewards tourne à la division interne. Dans l’après-midi de ce vendredi, Reuters révélait que l’UNPNC-CFDT d'Air France, un syndicat minoritaire au parmi les hôtesses et stewards (PNC) de la compagnie, suspendait son appel à la grève du 27 juillet au 2 août.

Mais quelques heures plus tard, l’UNSA-PNC et le SNPNC annonçaient, eux, le maintien de leur appel à arrêter le travail. Ces deux organisations représentent 45% des hôtesses et stewards d'Air France.

Air France (groupe Air France-KLM ) avait proposé le 1er juillet aux syndicats d'hôtesses et stewards un nouvel accord collectif dont la durée se limitait à 17 mois, contre plus de trois ans actuellement, mais ne remettant pas fondamentalement en cause leurs conditions de travail, afin d'éviter une semaine de grève en plein chassé-croisé estival.

BFM Business avec AFP