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Air France-KLM: "Notre action vaut le double de son niveau actuel"

L'action Air France-KLM vaut actuellement 6,44 euros en Bourse

L'action Air France-KLM vaut actuellement 6,44 euros en Bourse - -

Si les bons résultats d’Air France ont tiré le cours de Bourse de la société, ce mercredi 31 octobre, Philippe Calavia, directeur général délégué finance du groupe, s’attend à plus. Sur BFM Business, il a estimé que le titre de son entreprise devrait atteindre 12 à 13 euros contre 6,4 euros actuellement.

Le titre Air France-KLM bat des ailes en Bourse. Après l’annonce de bons résultats trimestriels, le cours de l’action a bondi à la Bourse de Paris, gagnant un peu plus de 8% à la clôture.

Plus globalement, Air France KLM a plus que doublé son action sur quatre mois. Le titre s’échange actuellement à 6,44 euros contre 3,055 euros au mois de juin dernier.Mais pour Philippe Calavia, directeur général délégué finance du groupe interviewé dans l’émission Intégrale Bourse de BFM Business, il faut voir plus loin.

"Il y a eu auparavant des inquiétudes sur la capacité du groupe à faire face à ses échéanciers de remboursements. La tendance s’est inversée cet été lorsque les investisseurs ont compris que nous menions à bien notre plan de restructuration. Mais la valeur est encore trop faible. Elle devrait se situer aux alentours des 12-13 euros, voir plus", analyse-t-il. Ce qui correspond donc au double de son niveau actuel.

Le directeur général délégué d’Air France-KLM s’attend ainsi à ce que son entreprise arrive en Bourse "à des niveaux moins bradés".

Philippe Calavia estime que cette remontée sera possible si le groupe poursuit l’exécution de son plan Transform 2015. Celui-ci prévoit une amélioration économique du groupe de 20% d’ici à fin 2014, avec des réductions d’effectifs de 10%, ce qui représente une baisse de 5122 emplois.

Concernant l’exécution de ce plan, Phlippe Calavia ne voit pas de "risque", même s’il reconnaît que l’objectif est "ambitieux" et qu’il est normal "que les observateurs aient des doutes sur notre capacité à suivre notre plan".

Il rappelle que sur le volet social de Transform 2015 "les conventions ont été signées avec deux catégories sur trois, c’est-à-dire le personnel au sol et les pilotes. Et il faudra que la troisième catégorie, le personnel naviguant, accepte ces efforts qui sont avant tout collectifs". Pour le moment les négociations avec cette dernière catégorie n’ont pas abouti à un accord.

Vers un partenariat renforcé avec Etihad?

Chose intéressante. Le directeur délégué d’Air France a donné quelques pistes sur son accord avec la compagnie des Emirats Arabes Unis Etihad. Pour le moment la coopération entre les deux groupes se limite à des "partages de codes" qui permettent à chacun d’augmenter le nombre de destinations proposées aux voyageurs.

Mais Philippe Calavia a laissé entendre que ce partenariat pourrait aller plus loin. "Nous pouvons partager les programmes de fidélité. Il s’agirait de permettre aux clients d’utiliser ou de gagner des points fidélité en naviguant sur l’autre compagnie", dit-il dans un premier temps.

"Nous pourrions ensuite y adjoindre d’autres métiers. Je pense à la maintenance aéronautique où nous avons une activité importante. Beaucoup de synergies sont possibles" poursuit-il.

Il faudra toutefois que les accords soient "gagnants dans les deux sens", précise Philippe Calavia. Dans la mesure où Air-France KLM apporte à Etihad les marchés français et hollandais, il pense à une plus grande ouverture sur l’Inde via la société du golfe persique. "Nous avons un faible accès sur ce pays tandis qu’il s’agit d’un marché naturel pour Etihad", souligne-t-il. "En faisant une connexion intéressante à Abu Dhabi, nous pourrons avoir accès à cette desserte dans des conditions intéressantes pour nos clients".

Julien Marion