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Air France: la grève "est un gâchis", alerte le directeur général de la compagnie

Au neuvième jour de grève des personnels d'Air France, le directeur général de la compagnie aérienne juge "irresponsable" une éventuelle prolongation du conflit. Il appelle l'intersyndicale à "consulter les salariés" sur les propositions d'augmentation formulées par ses services.

La grève des salariés d'Air France est "un gâchis après des années d'efforts", estime Franck Terner, le directeur général de la compagnie, dans un entretien à La Tribune. "La grève est un droit, mais je crois que notre proposition, si j'en juge par les interactions que j'ai avec les salariés, est plutôt bien reçue. D'ailleurs, si je peux me permettre, je suggérerais bien à l'intersyndicale de consulter les salariés", a-t-il ajouté.

Les salariés d'Air France observent mercredi leur neuvième jour de grève pour les salaires depuis février. L'intersyndicale réclamait initialement 6% d'augmentation en 2018 au titre des efforts fournis dans le passé et des bons résultats de l'entreprise. Une revendication qu'elle a ramenée lundi à 5,1%. Au terme de trois jours de négociations, Air France a proposé lundi un projet d'accord final prévoyant une augmentation de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur trois ans. Cette proposition est soumise à signature jusqu'à vendredi 12h00.

"Multiplier les journées de grève est irresponsable" 

"L'accord que nous proposons est sans précédent. Il permet de répondre aux attentes de revalorisation des salariés et de les étaler dans le temps pour permettre de vérifier que l'équilibre d'Air France -qui rend possible ces augmentations de salaires-, est maintenu", a estimé le directeur général d'Air France. Interrogé sur l'impact du conflit sur les réservations pour les ponts de mai et pour les vacances estivales, Franck Terner a souligné qu'elles "restent soutenues pour l'instant. Le marché reste pour l'instant favorable".

"Multiplier les journées de grève sur le mois de mai me paraîtrait irresponsable", a-t-il poursuivi précisant que "l'enchaînement des jours de grève va peser lourdement sur les résultats du premier trimestre" et "multiplier les jours de grève chaque mois, ça finira par peser de manière négative sur l'année". Selon la compagnie, en incluant les journées de mardi et mercredi, le coût des grèves s'élève à 220 millions d'euros. 

A.M. avec AFP