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Transports

Air France: le nouveau projet d'accord ne séduit pas

Le nouveau projet d'accord risque de donner lieu à d'âpres négociations.

Le nouveau projet d'accord risque de donner lieu à d'âpres négociations. - Loic Venance - AFP

La direction d'Air France a transmis aux syndicats de pilotes un projet d'accord, ouvert à la signature jusqu'au 2 mai. Selon Frédéric Gagey, PDG d'Air France le projet d'accord "propose des voies qui conduisent à une façon plus efficace de coller à la saisonnalité de notre activité". La direction assure qu'une baisse de la rémunération à l'heure de vol sera compensée par l'augmentation du temps de travail. La part variable des pilotes repose en effet sur le nombre d'heures effectuées. 

Le SNPL juge un tel principe "inacceptable" en raison des efforts déjà consentis par les pilotes sous le précédent plan de restructuration, "Transform" (début 2012-fin 2014), avait-il indiqué vendredi à l'AFP. D'après Frédéric Gagey, la "marge de productivité" des pilotes libérée à travers les différentes mesures proposées dans l'accord "varie de 5 à 10%" selon le type d'avion. "On est loin de ce qu'était la proposition initiale" d'un effort de productivité de 17%, réclamé aux pilotes dans le cadre d'un premier projet de compétitivité "Perform 2020" rejeté par les syndicats à l'automne, a-t-il ajouté.

600 embauches

L'accord apporte par ailleurs "des garanties" sur l'emploi avec l'objectif d'atteindre "plus de 3.900 pilotes à fin 2020", contre près de 3.700 anticipés mi-2016, par le biais de "plus de 600 embauches" dans l'intervalle, dont "au moins 50" avant la fin d'année, selon Frédéric Gagey. Le second syndicat de pilotes représentatif, le Spaf (21%), s'est déclaré "assez pessimiste" sur l'issue des négociations, évoquant un projet "pas signable" en l'état.

La direction est restée sur le "dogme" d'une baisse de rémunération, alors qu'il y avait pourtant "énormément de pistes, sur les règles d'utilisation principalement", qui "permettent à l'entreprise de mieux utiliser les pilotes", a commenté un porte-parole du Spaf. Le syndicat craint également que les embauches de pilotes se fassent essentiellement au sein de Transavia France, la filiale low cost du groupe, et non de la compagnie historique Air France.