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Air France: les négociations avec les pilotes ont repris

Les négociations reprennent chez Air France.

Les négociations reprennent chez Air France. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Malgré le feu vert donné par une majorité des pilotes pour la création d'une filiale à coûts réduits, le SNPL, syndicat majoritaire, a demandé la reprise des négociations, soupçonnant un montage juridique qui peut être "assimilé à un délit de marchandage".

Direction et syndicats de pilotes ont repris ce lundi les négociations sur la création d'une filiale d'Air France à coûts réduits, trois semaines après le feu vert donné à ce projet par une majorité de pilotes, a-t-on appris de source syndicale.

Opposé au principe d'une filiale, le syndicat majoritaire SNPL (65% des voix) s'est soumis au résultat du vote mais a réclamé dans le même temps la reprise des négociations, théoriquement closes. Il soutient notamment que le montage juridique retenu peut être "assimilé à un délit de marchandage". Depuis plusieurs jours, les deux camps s'écharpent sur ce point de droit en multipliant les échanges, par courriers interposés, ce qui a retardé leurs retrouvailles.

La nouvelle compagnie, filiale à 100% du groupe aérien, devrait voler avec des pilotes d'Air France et ses vols seront commercialisés par Air France. Elle utiliserait en revanche ses propres avions et son propre personnel navigant commercial (PNC, hôtesses et stewards), payé "au prix du marché" c'est-à-dire en moyenne 40% moins cher que dans la compagnie historique. C'est une façon pour l'entreprise de contourner l'accord collectif des PNC d'Air France, selon le SNPL qui redoute un délit de marchandage. La direction rejette cette analyse et soutient que le modèle choisi s'apparente à un classique contrat d'affrètement, parfaitement légal.

Les syndicats réclament des garanties concernant KLM

Au-delà des questions juridiques, la négociation doit aussi reprendre sur le contenu du projet d'accord, rejeté en grande partie par les syndicats. Le SNPL et le Spaf réclament des garanties sur l'activité d'Air France vis-à-vis de la compagnie néerlandaise KLM qui appartient au même groupe. Ils s'opposent aussi aux efforts de productivité, notamment en matière de rémunération, demandés à l'ensemble des pilotes d'Air France.

En cas d'accord avec les pilotes, la direction devra présenter son projet en comité central d'entreprise (CCE). Une prochaine session est prévue le 30 mars, mais l'ordre du jour n'est pas encore arrêté. L'entreprise espère boucler les négociations au plus vite, avec l'objectif de commercialiser les premiers vols en juin pour un lancement prévu à l'automne sur moyen-courrier, à l'été 2018 pour le long-courrier.

P.L avec AFP