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Air France: les pilotes de nouveau prêts au bras de fer

Le personnel au sol a négocié avec la direction d'Air France. Les pilotes s'y refusent.

Le personnel au sol a négocié avec la direction d'Air France. Les pilotes s'y refusent. - Dominique Faget - AFP

L'intersyndicale du personnel navigant a rejeté le dernier plan de la direction et fait appel au gouvernement. Les pilotes menacent également de faire grève. Le personnel au sol, lui, a transigé.

Air France a beau être décidé à révolutionner le dialogue social en son sein, les habitudes ont la vie dure. Alors qu'un nouveau comité central d'entreprise est prévu jeudi et vendredi, les syndicats font remonter la pression.

L'intersyndicale d'Air France a rejeté le nouveau plan proposé par la direction, qui doit être discuté à l'occasion de cette réunion. La négociation avec les pilotes semble particulièrement mal partie, racontent Les Échos ce mercredi. Il ne "sert à rien de négocier un projet qui n'est pas celui qu'attendent les salariés" a déclaré le porte-parole du SNPL, le puissant syndicat des pilotes, Philippe Evain, dans les colonnes du quotidien.

L'État doit jouer un rôle

Le syndicat en appelle à l'intervention de l'État, qui doit aider Air France en travaillant à simplifier "le mille-feuille de taxes et de surcoûts" que subit la compagnie. Il fustige notamment l'accord donné à Aéroports de Paris d'augmenter ses redevances et l'octroi de créneaux horaires aux compagnies du Golfe.

Plus globalement, l'intersyndicale, composée du SNPL, de la CGT, FO et des représentants du personnel de cabine a visiblement décidé d'adopter un ton ferme. Le nouveau projet de la direction consiste à augmenter sa flotte en contrepartie de mesures de productivité soumises à la négociation avec les différentes catégories de personnel. Un plan que l'intersyndicale qualifie déjà de "plan de décroissance dissimulé par un ingénieux plan de communication", selon Les Échos.

La baisse du pétrole redistribue les cartes

Les représentants du personnel s'insurgent qu'en dépit des investissements prévus à partir de 2017, la direction ne revienne pas sur les 1.000 suppressions de postes annoncées pour 2016, et la mise au rancart de 5 avions long-courriers. L'intersyndicale estime que la baisse des cours du pétrole, la croissance du trafic aérien et le retour dans le vert des résultats d'Air France autorisent une révision du plan pour 2016.

"Le ton va se durcir" a prévenu le porte-parole du SNPL, ajoutant qu'une grève était "clairement envisageable". La seule avancée dans le dialogue social au sein de la compagnie concerne pour l'instant uniquement le personnel au sol. Trois syndicats, la CFDT, la CFE-CGC et l'Unsa (non-membres de l'intersyndicale), ont ratifié un accord qui prévoit des suppressions de postes sans aucun départ contraint et des solutions de mobilité interne.

N.G.