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Airbnb suspend ses annonces non-conformes... mais pas en France

La plateforme va suspendre une majorité de ses annonces au Japon, pour se conformer à la nouvelle loi qui oblige les propriétaires à s'enregistrer auprès des autorités. En France, où la même loi est en vigueur depuis fin-2017, Airbnb n'a pas retiré les annonces contrevenantes, et fait l'objet d'une assignation en justice.

Airbnb fait le ménage sur son site japonais. La plateforme s'y conforme à une nouvelle loi qui entrera en vigueur le 15 juin, et qui oblige les hôtes à enregistrer leur logement auprès des autorités.

"Ce week-end, nous avons contacté ceux qui n'avaient pas encore obtenu leur numéro de notification pour leur faire savoir qu'ils ne pourront pas accepter de nouvelles réservations sans celui-ci", a expliqué mercredi Jake Wilczynski, porte-parole d'Airbnb pour la région Asie-Pacifique. "Nous avons informé ces hôtes que nous sommes en train de désactiver la possibilité pour eux de louer des hébergements", a-t-il ajouté.

Les médias locaux rapportent qu'environ 80% des plus de 60.000 logements enregistrés sont concernés. Le porte-parole de la région, lui, se veut rassurant, affirmant que de nombreux hôtes ont ou sont en train d'effectuer les démarches nécessaires. Mais certains hôtes ont fait part de leurs inquiétudes face aux exigences de la nouvelle législation, qualifiant le processus d'enregistrement de "casse-tête".

"Une situation différente au Japon et en France"

En France aussi, depuis le 1er janvier dernier, les municipalités peuvent décider d'obliger les propriétaires louant sur Airbnb à s'enregistrer auprès des services de la ville. Mais malgré l'astreinte de 1000 euros par jour qui menace les plateformes par annonce non-conforme encore en ligne, Airbnb ne se montrait pas aussi conciliant qu'au Japon.

À Paris, la municipalité a envoyé plusieurs lettres de mise en demeure au site, et l'a finalement assigné en justice, tout comme son concurrent Wimdu, le 12 avril dernier, pour les enjoindre à retirer les annonces sans numéro d'enregistrement. L'audience est prévue pour ce 12 juin au tribunal de Grande Instance de Paris.

Airbnb France argue de son côté qu'on ne peut pas comparer la situation au Japon et en France: dans l'Archipel, "la majorité des annonces sont publiées par des professionnels, alors qu'en France, ce sont en grande partie des particuliers, qui louent leur bien en moyenne 40 euros la nuit", explique le porte-parole du site.

Le groupe dont la France est le deuxième marché mondial considère par ailleurs que la demande de retrait des annonces non-enregistrées par la mairie de Paris est "non-conforme à la législation s'appliquant aux plateformes de location entre particuliers dans le pays".

Nina Godart