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Transports

Airbus renforce sa présence en Chine

L’avionneur européen a lancé mercredi le chantier d’un centre de finition pour ses A330 à Tianjin, où il possède une chaîne d’assemblage d’A320. Et prend ainsi un nouvel avantage sur Boeing.

Pour conquérir l'immense marché chinois, qu'il dispute à son éternel rival Boeing, Airbus va passer à la vitesse supérieure. L'avionneur a en effet lancé mercredi le chantier d'un centre de finition pour long-courriers A330, sur le même site que sa chaîne d'assemblage pour A320 à Tianjin, à 150 km de Pékin.

Ce centre, censé être opérationnel dès l'an prochain, réceptionnera des A330 assemblés à Toulouse (sud de la France) et se chargera de l'aménagement des cabines et des peintures extérieures, jusqu'aux ultimes vérifications avant livraison.

La nouvelle structure est implantée aux côtés d'une chaîne d'assemblage pour moyen-courriers A319 et A320, inaugurée en 2008 par l'avionneur - la première qu'Airbus ait établie hors d'Europe.

"L'objectif (du centre de finition) est d'être plus proche de nos clients chinois", mais aussi d'accompagner les ventes sur un segment des gros porteurs ayant le vent en poupe, a confié à la presse Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus.

La Chine aurait besoin de 6.330 avions de ligne dans les 20 ans à venir

Certes, le gros des commandes d'Airbus en Chine concerne la famille de moyen-courriers A320, mais le groupe y contrôle également 60% du marché des long-courriers, avec une vingtaine d'A330 livrés chaque année. Une avance que le centre de finition de Tianjin, d'où sortiront deux A330 chaque mois, est appelé à conforter.

L'installation de la chaîne d'assemblage d'A320 à Tianjin -qui produit quatre appareils par mois- a déjà contribué à une envolée des commandes d'Airbus dans le pays, où sa part de marché a bondi de 27% à 50% sur les dix dernières années. L'avionneur européen fait désormais jeu égal avec Boeing, qui lui ne dispose pas encore d'implantation propre dans le pays.

En 2015, Airbus a livré 158 avions à des clients chinois, soit 24% de sa production mondiale.

En dépit du vif ralentissement économique, le marché aéronautique chinois est d'une santé insolente: à la faveur de l'essor de la classe moyenne, la Chine aura besoin d'acquérir 6.330 avions de ligne sur les 20 années à venir, avec un triplement de la flotte du pays, selon des projections de Boeing. La proportion des gros porteurs, encore limitée, ne fera que progresser, sur fond d'envol du tourisme international, offrant des perspectives prometteuses à l'A330, a quant à lui assuré Fabrice Brégier.

Y.D. avec AFP