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Avis de tempête à la direction d'Airbus

VIDÉO - Selon Le Figaro, le patron d'Airbus ne briguera pas un nouveau mandat. Tom Enders rappelle qu'il est en poste jusqu'en avril 2019. Fabrice Brégier, le numéro deux du groupe, pourrait partir avant lui, d'après Les Échos.

Tom Enders ne briguera pas de nouveau mandat à la tête d'Airbus, révèle Le Figaro ce mardi. Sa décision devrait être entérinée jeudi en conseil d'administration.

Dans une déclaration à l'AFP, Tom Enders assure que son mandat à la tête de l'avionneur européen "court jusqu'en avril 2019" et que la décision sur son avenir "n'est prise ni par la presse française ni par le gouvernement français ni par aucun gouvernement" mais par le conseil d'administration et lui-même. Le président exécutif d'Airbus avait succédé à ce poste à Louis Gallois.

Fragilisé par des enquêtes pour corruption

Tom Enders, qui effectue son deuxième mandat à la tête d'Airbus, est fragilisé depuis plusieurs mois par diverses enquêtes en Europe, notamment pour des faits de corruption. Du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des irrégularités sur des transactions. Deux autres enquêtes en Autriche et en Allemagne sont en cours autour de la vente d'avions de combat de type Eurofighter à Vienne en 2003. À l'époque, il dirigeait la branche défense du groupe Airbus.

En octobre, Tom Enders avait prévenu qu'il existait "un risque d'importantes pénalités pour l'entreprise" dans une lettre adressée aux salariés du groupe. ll avait reçu à ce moment le soutien du conseil d'administration d'Airbus. Il avait en outre indiqué dans la presse allemande au même moment que, aussi bien pour préserver l'entreprise que sa propre réputation et son intégrité, il ne "s'accroche[rait] pas à son job".

Au-delà de Tom Enders, l'avenir de Fabrice Brégier, numéro deux du groupe et président de la division aviation civile, s'inscrit en pointillé. Alors que le Figaro affirme que le départ d'Enders provoquerait également le sien, les Échos, eux indiquent qu'il pourrait même partir en premier, dès le début année prochaine.

Bien qu'il n'ait pas été mis en cause dans les enquêtes pour corruption, Fabrice Brégier se serait brouillé avec Tom Enders qui lui reprocherait un manque de soutien public voire d'avoir voulu profiter de l'affaire, rapportent les Échos.

Pour faire face à l'effondrement de la direction actuelle, la France et l'Allemagne se seraient déjà entendues sur un schéma qui consisterait à nommer un Français comme numéro 1 d'Airbus et confier la division aviation civile et la présidence du conseil d'administration à des Allemands. Soit l'inverse de la gouvernance actuelle.

N.G. et J.M.