Alcatel-Lucent: Michel Combes accable ses prédécesseurs
Le directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, était entendu le 15 octobre par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, quelques jours après l'annonce d'un plan social qui doit notamment se solder par la suppression de 900 postes en France.
Devant les députés, Michel Combes a confirmé les axes du groupe pour les années à venir. Mais six mois après son arrivée, il a aussi sauté sur l'occasion pour tacler ses prédécesseurs à qui il reproche l'absence de stratégie au cours de ces dernières années.
"Je n'aime pas trop revenir sur le passé mais c'est vrai que l'on en apprend aussi", explique Michel Combes. Un message pour les anciennes équipes dirigeantes, coupables selon lui d'avoir voulu faire du groupe un généraliste, capable de répondre à tous les besoins, de tous les opérateurs.
Mise à l'arrêt de la recherche et développement
Or les opérateurs télécoms justement, cherchent tout l'inverse, reprend le DG. Ils ne veulent pas tomber dans une trop grande dépendance avec un seul interlocuteur.
Michel Combes fustige aussi la mise à l'arrêt de la recherche et développement. Elle est en train de mourir sur place, dit-il, tant le groupe n'a pas voulu y toucher pendant longtemps. "50% des dépenses de R&D dans le mobile sont consacrées à la 2G et la 3G, sur lesquels nos clients n'investissent pas ou quasiment plus", regrette-t-il.
Pour rattraper ce retard dans la 3G il a fallu en passer par des fusions avec Lucent, Nortel. Mais le processus arrive trop tard, il est trop compliqué. A l'arrivée, il donne un groupe qui s'est construit en accumulant des sites jamais rationnalisés, en dispersant des forces.
Sa conclusion est un énième tacle: il faut savoir écouter les clients, pour anticiper leurs besoins. C'est ce que lui a cherché à faire avec le plan "Shift", annoncé il y a quelques mois. Depuis son instauration, "les clients d'Alcatel Lucent ont amplifié leurs commandes", et "de nouveaux clients, comme Telefonica ou Vodafone" sont arrivés, se félicite Michel Combes. Le signe, selon lui, d'une "confiance retrouvée".