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Alcatel-Lucent se sépare de son patron

Au bout de quatre ans en tant que directeur général d'Alcatel, Ben Verwaayen ne demandera pas la reconduction de son mandat

Au bout de quatre ans en tant que directeur général d'Alcatel, Ben Verwaayen ne demandera pas la reconduction de son mandat - -

Ben Verwaayen s’était engagé à rendre le groupe à nouveau profitable. Après avoir essayé pendant quatre ans, et finalement échoué, il jette l’éponge.

Alcatel bondit en bourse ce jeudi 7 février en fin de matinée. Le titre a pris 7% malgré l'annonce d'une perte annuelle d'1,3 milliard d'euros, bien supérieure aux attentes. Le directeur général, Ben Verwaayen, ne demandera pas la reconduction de son mandat qui arrive à échéance en mai.

Son pari, il l'avait annoncé, était de faire d'Alcatel une "entreprise normale". Autrement dit, une société profitable. C'est plutôt raté, malgré un bref retour dans le vert en 2011.

Arrivé chez Alcatel, il y a quatre ans, Ben Verwaayen trouve un groupe ravagé, qui enchaîne les profit warning, les plans sociaux et qui souffre d'un cruel manque d'innovation. Son plan consiste à tout remettre d'équerre.

Les petits équipementiers télécoms très fragiles

Il veut en finir avec l'éparpillement, les équipes de R&D qui travaillent sur des dizaines de projet à la fois, pour recentrer son activité sur quelques métiers clé. Ou, pour reprendre les mots d'un expert, "se débarrasser de toute la quincaillerie pour se concentrer sur l'amélioration des réseaux".

Mais pendant ce temps-là, Alcatel brûle du cash à grande vitesse. Surtout, il évolue sur un secteur en difficulté. Tous les équipementiers télécoms connaissent des problèmes, alors que leurs clients, les opérateurs, sont extrêmement frileux dans leurs investissements, crise économique oblige. Et les plus petits comme Alcatel, sont ceux qui souffrent le plus.

Certains verront dans ce départ de Ben Verwaayen un aveu d'échec. Mais la mission était peut-être impossible.

Anthony Morel