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Alstom: tout "dépendra des négociations avec Bouygues", affirme Hollande

L'Etat va acquérir 20% du capital d'Alstom.

L'Etat va acquérir 20% du capital d'Alstom. - -

Les discussions butent sur la valeur de l'action Alstom, ce samedi 21 juin, alors que l'Etat devrait racheter les deux tiers de la participation de Bouygues dans le groupe français. François Hollande a tapé du poing sur la table en début d'après-midi.

La "position définitive" de l'Etat sur Alstom "dépendra" des négociations en cours avec Bouygues pour lui racheter les deux tiers de sa participation dans le groupe industriel français, a averti, ce samedi 21 juin, François Hollande.

Il espère "des avancées d'ici la fin de la journée". "S'il n'y avait pas ces avancées, s'il n'y avait pas cette vente à un prix qui pour le gouvernement soit acceptable, alors il y aurait nécessairement à revenir sur l'alliance telle qu'elle vient d'être annoncée" avec l'américain General Electric, a prévenu le président de la République en marge d'un mini-sommet européen à l'Elysée.

En effet, les négociations entre l'Etat et Bouygues sur le prix de l'action Alstom s'avèrent compliquées. Ce samedi 21 juin, une source proche du dossier a annoncé qu'un accord avait été "trouvé" entre les deux parties. Mais officiellement, elles se poursuivent toujours.

L'État a annoncé, vendredi, son intention d'acheter les deux tiers de la participation de Bouygues dans Alstom, soit 20%. Mais il compte bien payer 28 euros par action, soit le cours atteint vendredi à la clôture de la Bourse, ce qui valorise cette part à 1,72 milliard d'euros. Problème: Bouygues demande 35 euros par action. La transaction doit être négociée avant la réouverture du marché parisien, lundi à 9 heures.

L'Etat ne peut négocier qu'avec Bouygues

Pour rappel, Bouygues avait acquis 21,03% d'Alstom en 2006, pour 2 milliards d'euros, puis a acheté de nouvelles actions au fil de l'eau pour monter à 29,4%.

La valeur de cette participation a atteint un sommet en 2010 quand l'action se négociait 55 euros, avant de descendre progressivement pour tomber à 26 euros en début d'année 2014.

Bouygues avait d'ailleurs dû passer une dépréciation de 1,4 milliard d'euros dans ses comptes 2013, faisant passer dans le rouge les comptes de l'ensemble du groupe. En outre, le groupe a besoin d'argent pour l'aider à relancer Bouygues Telecom.

De son côté, l'État ne peut négocier qu'avec Bouygues, note la source proche des discussions, car comme il a affiché ses intentions, il ne peut plus acheter sur le marché sans être confronté à des vendeurs qui vont vouloir faire monter les prix d'un titre recherché.

Le financement de cette acquisition se fera via l'Agence des participations de l'État.

Y. D .avec AFP