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Alstom: Siemens et Mitsubishi n'ont pas encore convaincu

Les représentants de Siemens et Mitsubishi ont été reçus à l'Elysée, ce mardi 17 juin.

Les représentants de Siemens et Mitsubishi ont été reçus à l'Elysée, ce mardi 17 juin. - -

En faisant monter les enchères entre les différents prétendants, et en étant sollicité pour une montée au capital, l'Etat français semble tirer son épingle du jeu dans le dossier Alstom. En attendant, Siemens et Mitsubishi ont défendu leur offre, ce mardi 17 juin.

La journée pouvait se révéler décisive pour Alstom, elle s'est finalement transformée en une surenchère entre Siemens, Mitsubishi et l'Etat français.

Ce mardi 17 juin, Joe Kaeser et Shunichi Miyanaga, respectivement patrons de Siemens et Mitsubishi Heavy Industries, ont en effet été reçus à l'Elysée par François Hollande, en présence notamment de Ségolène Royal et Arnaud Montebourg.

Le but? Exposer dans le détail l'offre conjointe dévoilée la veille. "Nous pensons que le projet proposé à Alstom est supérieur aux autres", s'est félicité dans la foulée le PDG du groupe allemand.

L'Elysée fait monter les enchères

Une satisfaction que n'a pas semblé partager l'Elysée qui, quelques minutes plus tard, a fait savoir que l'offre déposée devrait être améliorée. "GE doit revenir vers nous au cours des prochains jours", a également indiqué la présidence, dans une volonté à peine voilée de faire grimper les enchères entre les prétendants.

"Pourquoi une offre qui est déjà supérieure devrait-elle être améliorée?", a immédiatement réagi Joe Kaeser lors d'une conférence de presse en compagnie de son associé japonais.

Une prise de participation de l'Etat à hauteur de "10% ou plus"?

Un peu plus tard dans la journée, les deux hommes ont été auditionnés par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. Shunichi Miyanaga en a profité pour exprimer le souhait d'une montée au capital de l'Etat français à hauteur de 10%.

Une requête qui pourrait avoir les faveurs de Paris, puisqu'une source syndicale a indiqué à Reuters que l'exécutif envisageait une prise de participation de "10% ou plus" aux côtés de Mitsubishi dans le capital d'Alstom. Une opération qui pourrait s'effectuer via la Banque publique d'investissement (BPI).

En dernier lieu, ce sera évidemment au conseil d'administration d'Alstom de se prononcer sur les différentes options qui s'offrent à lui. Mais l'Etat semble avoir marqué son territoire, et devrait avoir son mot à dire.

Yann Duvert