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Alstom prêt à vendre son site alsacien pour assurer sa fusion avec Bombardier 

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Dans le cadre de son mariage avec Bombardier, Alstom doit faire des concessions auprès de Bruxelles. La commission européenne lui impose de choisir entre son usine de train régionaux et celle de Bombardier pour éviter une position dominante. Celle de Reichshoffen pourrait en faire les frais.

L’usine alsacienne d’Alstom est dans la ligne de mire. Le site de Reichshoffen construit des trains régionaux, au même titre que celui de Crespin, dans le Nord, qui appartient à Bombardier. Les deux concurrents ont annoncé leur mariage et doivent recueillir le feu vert de Bruxelles pour mener à bien leur fusion d’ici la fin de l’année.

Alstom doit présenter jeudi des concessions pour décrocher cet accord de la commission européenne qui a ciblé des risques de position dominante en France. Le groupe français, une fois le rachat de Bombardier acté, devra vendre l’une des deux usines. Selon nos informations, c’est celle d’Alstom à Reichshoffen qui pourrait l’être. Les syndicats du site rencontrent d’ailleurs ce jeudi matin leur direction.

Vers une reprise de Siemens ?

L’usine de Reichshoffen dispose d’un carnet de commande peu rempli, d'un an ou deux seulement. Ces dernières années, il a souffert d’une commande publique largement revue à la baisse. En 2010, la SNCF avait prévu d’acheter 1000 trains régionaux alors que seulement 380 ont été construits dans l’usine alsacienne. Plus récemment, l’an passé, Alstom a perdu un contrat de la SNCF pour des trains Intercités, au profit de l'Espagnol CAF. Déjà, à l’époque, les syndicats du groupe alertaient sur les conséquences pour le site de Reichshoffen qui se retrouve aujourd’hui en sous-charge.

En face, l'usine de Crespin de Bombardier dispose d’un carnet de commandes de quatre ans et surtout 2000 salariés alors que celle d'Alstom en compte 1000. En Alsace, il se murmure déjà que l'Allemand Siemens pourrait saisir cette occasion unique pour reprendre le site d'Alstom alors qu'il n'en a aucun en France.