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Alstom: la victoire de Jeff Immelt, le patron de GE

Jeff Immelt, lors d'une de ses visites à l'Elysée.

Jeff Immelt, lors d'une de ses visites à l'Elysée. - -

Le PDG du groupe américain a joué très gros sur le dossier Alstom, qui doit lui permettre d'asseoir sa stratégie tournée vers l'industrie et les services. Ce lundi 23 juin, la presse américaine estime qu'il ressort gagnant de ce feuilleton.

Le patron de General Electric peut souffler. Jeff Immelt jouait, en effet, gros sur le dossier Alstom. Il n'avait pas le droit à l'erreur c'est pour cela qu'il s'est autant impliqué: il est allé trois fois à Paris, a rencontré trois fois François Hollande et a affronté les députés à l'Assemblée nationale, un exercice rare et exotique pour un PDG américain.

Jeff Immelt jouait gros car Alstom est la plus grande acquisition jamais réalisée par General Electric. Jeff Immelt est aux commandes de General Electric depuis 2001. En treize ans, il n'a pourtant jamais réussi à s'imposer comme un successeur digne de Jack Welch, le patron mythique qui avait dirigé le groupe pendant vingt ans.

Une importance stratégique

Depuis l'arrivée de Jeff Immelt à la tête de General Electric, l'action a baissé de 30%. Jeff Immelt a aussi eu du mal à convaincre qu'il avait une stratégie pour la faire remonter. Il a vendu NBC et a vu grossir quasiment malgré lui les activités financières de GE, lui qui préfère s'orienter vers l'industrie et les services.

D'où l'importance stratégique du dossier Alstom. Jeff Immelt, 58 ans, s'est ainsi jeté dans la bataille, lui qui affirme travailler tout le temps "comme s'il avait un CDD d'un jour". Et il a gagné: ce lundi, les commentaires de la presse financière sont généralement élogieux et les concessions consenties au gouvernement français sont présentées comme étant marginales. On attendra désormais le verdict des actionnaires.

Jean-Bernard Cadier correspondant à New York