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Angers devient la nouvelle Silicon Valley des objets connectés 

L'enjeu industriel de la cité d'Angers est d'éviter que les concepteurs ou les fabricants d'objets connectés ne s'en aillent vers la Silicon Valley ou la Chine.

L'enjeu industriel de la cité d'Angers est d'éviter que les concepteurs ou les fabricants d'objets connectés ne s'en aillent vers la Silicon Valley ou la Chine. - Tobias Schwarz-AFP

La cité des objets connectés d'Angers inaugurée ce vendredi par François Hollande se veut le creuset d'une future filière industrielle. L'enjeu? Retenir en France les concepteurs et la fabrication de ces nouveaux produits.

Les objets connectés vont avoir leur petite Silicon Valley à Angers. Issue du plan de réindustrialisation de la France lancé en 2013 par le gouvernement, la cité de l'objet connecté, qu'inaugure ce vendredi 12 juin 2015, à Angers François Hollande, porte un espoir de renouveau économique de la capitale de l'Anjou, tout en incarnant les ambitions de la French Tech.

Société privée, la Cité de "l'objet connecté" réunit dix-sept actionnaires autour d'un projet d'accélérateur industriel porté par Paul Raguin, le patron du groupe électronique angevin Eolane (3.500 salariés, 400 millions d'euros de chiffre d'affaires) et Eric Careel, le PDG de Withings, qui en a imaginé le concept.

Etat et Région ont aussi largement soutenu le projet en l'amorçant à hauteur de 1,5 million d'euros chacun, via le Programme d'investissement d'avenir (PIA) pour le premier et une subvention associée à des prêts pour la seconde.

Réunir en un même lieu toutes le compétences nécessaires

"Nous sommes convaincus que ces objets connectés créent une rupture technologique et qu'ils vont devoir aller beaucoup plus loin dans leurs capacités d'intégration d'intelligence électronique et logiciel. D'où la nécessité absolue de créer des laboratoires de conception", justifie Eric Careel.

Aménagée à Saint-Sylvain-d'Anjou, au nord d'Angers, la Cité de l'objet connecté réunit un même site l'ensemble des compétences nécessaires à la conception de ces objets : électroniques, plasturgie, mécanique, design mais aussi des services en matière de financement, de ressources humaines ou encore un show room.

Le but avéré de cette réunion de compétences en un lieu unique est d'éviter que la production soit systématiquement sous-traitée à l'étranger. Pour faciliter le passage de la conception à la production, cette cité rassemblera un fablab, un centre d’innovation technologique et des usines de production.

A raison de 300 euros de loyer par mois, cet espace entend attirer à elle tous les porteurs de projets d'"objets intelligents" souhaitant mener à bien le prototypage de leurs produits. Avant d'accéder éventuellement à son industrialisation sur place pour des premières ou moyennes séries.

L'objectif : attirer 150 porteurs de projets d'ici à 4 ans

Les responsables de la cité de l'objet connecté, qui emploie une dizaine de collaborateurs pour le moment, espèrent drainer à terme 150 porteurs de projets pour un chiffre d'affaires direct espéré de 3 millions d'euros d'ici à quatre ans.

La ville d'Angers mise sur cette future filière industrielle que portent aujourd'hui des PME (Evolis, Eolane, Afone, Creative Eurecom...) et quelques starts-up d'avenir (Qowisio, Octave, Novotech...). "C'est difficile à dire, mais à l'horizon de 5 ans, si 20 % des projets sont réalisés, ça peut représenter 400 à 500 emplois sur la région", indique Thierry Sachot, le directeur du site, détaché par le groupe Eolane.

Parmi les dix-sept associés réunis autour d'Eolane et d'Eric Careel, on trouvent également des mutuelles (Harmonie Mutuelle, Inter Mutuelles Téléassistance) et des grands groupes prescripteurs ou créateurs de projets (Orange et Bouygues, m2ocity, Docapost, Air Liquide).

F. Bergé avec AFP