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Anne Lauvergeon croit à l’avenir commercial de l’EPR

Anne Lauvergeon regrette le manque de collaboration entre EDF et Areva sur les EPR finlandais et français

Anne Lauvergeon regrette le manque de collaboration entre EDF et Areva sur les EPR finlandais et français - -

Luc Oursel, président du directoire d’Areva, a confirmé ce jeudi l’objectif de vendre dix EPR d’ici fin-2016. L’ex-patronne du groupe, invitée sur BFM Business, y croit aussi.

Areva maintient son objectif de 10 commandes d'EPR d'ici fin 2016, a déclaré ce jeudi 13 décembre le patron du groupe Luc Oursel. Des réacteurs qui font beaucoup parler en ce moment. Que ce soit en Finlande ou à Flamanville, les coûts de fabrication explosent. Mais pour Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva invitée sur BFM Business, cette flambée des coûts ne compromet pas le succès commercial de l'EPR à long terme.

Début décembre, Henri Proglio, le patron de l’énergéticien français annonçait un nouveau surcoût de l’EPR de Flamanville. Le chantier devait coûter 3,3 milliards d’euros, il en coûtera finalement au moins 8,5 milliards. Au micro de Stéphane Soumier dans Good Morning Business, Anne Lauvergeon est confiante. Elle assure que ces dépassements ne concernent que le prototype, "ce n’est pas du tout un prix de série".

L'EPR de Flamanville n'a pas tiré parti des leçons apprises en Finlande

Anne Lauvergeon croit toujours à l’avenir de l’EPR. Elle cite en exemple les premiers A380 d’Airbus, ses nombreux retards, les critiques de ceux qui le déclaraient mort-né. "Et aujourd’hui, constate-t-elle, l’A380 est un succès".

Elle rappelle ainsi que le premier N4, la dernière génération de réacteurs d’EDF, qui a été construit en plus de dix ans, "a coûté beaucoup plus cher [que les suivants], parce que c’était une tête de série". En cause, selon celle qui est désormais présidente du fonds Agir pour l'insertion dans l'industrie, "le degré de complexité, les attentes en termes de sécurité, de niveau de qualité" des grands projets technologiques aujourd’hui.

Par ailleurs, Anne Lauvergeon note qu’il y existe deux prototypes d’EPR, un en Finlande, l’autre en France. Le premier chantier, commencé en 2005, est géré par Areva. Le second, débuté en 2007, par EDF. Or, elle constate que "la partie française n’a pas souhaité tirer parti des leçons finlandaises". Les deux EPR actuellement construits en Chine ont, eux, tiré les enseignements des déboires de l’EPR finlandais, estime l’ex-patronne d’Areva, et leur coût est, de ce fait, bien moindre.

Nina Godart et BFM Business