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Annulation du dividende, baisse de l'intéressement… comment Safran compte amortir cette crise

En tant qu'équipementier pour les constructeurs aériens, l'entreprise est particulièrement frappée par la crise. Les actionnaires, les salariés et les dirigeants seront donc forcément impactés, souligne le directeur général Philippe Petitcolin.

L'épidémie va laisser des traces, en particulier dans le secteur de l'aérien où les compagnies vont particulièrement souffrir d'être clouées au sol. Pour l'équipementier Safran, déjà affecté par les difficultés de Boeing, l'année à venir sera aussi compliquée.

C'est ce qui a poussé la direction à envisager, comme beaucoup d'autres, de sérieuses coupes. A commencer par l'annulation du dividende 2019. "Pour nous, le dividende représentait de l'ordre d'un milliard d'euro. C'était beaucoup d'argent" souligne sur BFM Business, son directeur général Philippe Petitcolin.

"On sait bien qu'on rentre dans une période difficile (…) en particulier dans ce qui est l'aéronautique civile. Et donc, de demander à chacune des catégories de personnel et de gens qui sont intéressées par l'entreprise – donc les salariés, les clients mais également les actionnaires – de faire un effort nous semblait tout à fait opportun cette année" explique-t-il. Une mesure qui "permet de garder un milliard de plus en terme de trésorerie".

"Si l'entreprise fait moins de profits..."

Au-delà de cela, les dirigeants de Safran vont aussi baisser leur rémunération, comme le préconise l'Association française des entreprises privées (AFEP), qui réunit les 110 plus grandes entreprises privées françaises. "Bien sûr, je pense que c'est absolument indispensable de montrer une solidarité sur cette année qui, encore une fois, s'annonce extrêmement difficile" assure Philippe Petitcolin. A quelle hauteur? "Tout dépendra de la durée, tout dépendra de ce que l'on demande à l'ensemble de nos salariés. Il faudra que ce soit proportionnel."

Enfin, la dernière coupe, "cela va être, surement je le crains, une baisse de l'intéressement, une baisse de la participation" explique le directeur général. "Bien entendu, si l'entreprise fait moins de profits, le retour vis-à-vis de ses salariés sera plus faible."

Thomas Leroy