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Après avoir bien résisté aux grèves en 2019, Getlink reste pour l'instant serein face au coronavirus

Invité sur BFM Business, Jacques Gounon, le PDG de Getlink s'est félicité des bons résultats du groupe en 2019. Pour l'année qui vient, l'ex-Eurotunnel se veut serein face au coronavirus et malgré le Brexit qui se précise.

L'ex-Eurotunnel n'aura finalement été que peu touché par les turpitudes liées au Brexit et les grèves françaises l'an passé. Le groupe Getlink, qui exploite le tunnel sous la Manche, a fait état jeudi dans un communiqué d'un chiffre d'affaires stable à 1,085 milliard d’euros en 2019 et a indiqué avoir dégagé un bénéfice net en hausse de 20%, à 159 millions d'euros.

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Des résultats jugés "très bons" par son patron compte tenu des circonstances. Mais l'année 2020 pourrait se révéler plus délicate. Invité ce jeudi sur BFM Business, le patron de Getlink Jacques Gounon est revenu sur les problèmes que pourrait causer le coronavirus à son activité dans les semaines à venir. Pour l'instant, les voyants restent au vert.

"C'est assez surprenant. La Grande-Bretagne fait preuve d'une très grande sérénité et a (…) une pression médiatique nettement moins grande que celle que nous connaissons en France. (…) On est dans une situation qui pour l'instant est tout à fait maîtrisée et nous on respecte simplement les consignes réglementaires gouvernementales. On donne l'information aux voyageurs, on prépare nos équipes pour les protéger. On est prêts à faire face à toute éventualité, mais on est vraiment très sereins et très conformes à la politique nationale. Et en plus on a un avantage, c'est que nos 10 millions de passagers qui passent en voiture restent dans leur voiture. Donc on est ce que les Britanniques appellent 'Touchless Travel', on n'a pas de contact physique. C'est plutôt bon pour nous, mais je ne cherche pas à en tirer un avantage", explique le patron de Getlink.

Mais quid de l'Eurostar? A cela, Jacques Gounon répond que "Eurostar, avec lequel nous sommes en contact, prend les précautions – comme nous – qui sont demandées par les autorités gouvernementales. Et ce que je peux dire c'est que – à la minute où on se parle – je n'ai vu encore aucun impact de quelque nature que ce soit sur nos trafics", assure-t-il.

"Ingérable" Brexit?

Sur la question du Brexit, la donne se révèle différente, mais le pire est visiblement passé. "En 2019, on a eu trois ou quatre Brexit puisque la date a été repoussée tous les trimestres. C'est absolument ingérable", concède le dirigeant de Getlink.

"Aujourd'hui, 2020, on est dans une année dite de transition, ce sont les négociations qui auront lieu. (…) Je n'ai pas d'inquiétude particulière parce que finalement – et 2019 nous a été extrêmement utile – les flux de passagers, les flux de marchandises continueront qu'on le veuille ou non. Les entreprises britanniques continueront à exporter. C'est le premier marché pour elles en Europe. Donc les flux de marchandises seront là", détaille Jacques Gounon.

Le patron précise aussi avoir déployé "des systèmes digitaux parfaitement efficaces que l'on a testés qui permettent aux douaniers français de savoir ce qui vient de Grande-Bretagne et réciproquement. Donc finalement, on a modernisé (…) donc on est très prêts. On était prêts en 2019. On le sera a fortiori en 2021".

JCH