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Après l’électrique, si la Chine subventionnait la voiture autonome?

Dans les prochains mois, la Chine pourrait subventionner la voiture autonome.

Dans les prochains mois, la Chine pourrait subventionner la voiture autonome. - Fred DUFOUR / AFP

Selon le patron de l’électromobilité du Groupe Volkswagen, la Chine pourrait bientôt subventionner les voitures autonomes. A manière dont le pays soutient fortement le marché de l’électrique.

La Chine sera-t-elle demain le premier marché pour la voiture autonome? C’est ce qui pourrait se dessiner, si l’on en croit le patron de l’électromobilité du Groupe Volkswagen. Selon Christian Senger, de nombreux signaux laissent penser que le pays travaille sur une nouvelle réglementation concernant la voiture autonome, avec à la clé, une politique de subventions ciblant la conduite autonome, afin d’aider le marché à se développer.

"Notre futur succès dépend de nos capacités à développer la conduite autonome"

"Actuellement, pour obtenir des aides d’Etat, vous devez avoir un véhicule électrique, avec une autonomie minimum, et une production en Chine, a résumé Christian Senger au salon automobile de Genève (Suisse), selon le site spécialisé TechCrunch. De nombreux indicateurs laissent penser que cela va changer, et qu’il faudra aussi proposer sur nos véhicules un niveau de conduite autonome pour obtenir des subventions. Ce qui signifie que notre futur succès sur ce marché dépend de nos capacités à développer la conduite autonome".

Cette nouvelle réglementation pourrait avoir un impact énorme sur le secteur. Avec sa politique volontariste sur l'électrique, la Chine est en effet devenu le premier marché au monde, 600.000 voitures électrifiées vendues l’an dernier (sur un marché total de 27,5 millions de véhicules), via un système de subventions aussi bien tourné vers les acheteurs que vers les industriels.

Les constructeurs automobiles avaient en effet dû créer des marques locales dédiées à la voiture électrique, et les produire sur place, dans le cadre de leur co-entreprise avec des constructeurs chinois. Par ailleurs, le gouvernement offre des primes à l’achat de voitures électriques.

"Le marché de l'électrique reste porté par les autorités. Le coût (de production des batteries) est tel qu'il n'y a aucun bassin naturel d'acheteurs", soulignait il y a un peu moins d’un an, au salon de Shanghai (Chine), David Schoch, président de Ford Asie-Pacifique.

Des tests de voitures autonomes en cours

Cette politique volontariste a donc fait de la Chine un leader de la voiture électrique. La voiture la plus vendue dans le monde se nomme l’EC 180, produite par le Chinois BAIC, et BYD reste la marque chinoise qui a vendu en 2017 le plus de voitures électrifiées. Une politique incitative similaire pourrait bien donner une longueur d’avance à la Chine sur la conduite autonome. Des tests sont actuellement en cours avec des prototypes, alors que le gouvernement chinois protège l'accès à la cartographie de son territoire. La cartographie ultra-précise reste un élément déterminant dans le développement de la conduite autonome.

De son côté, Volkswagen semble s'être préparé à ce tournant stratégique. Lors de la présentation de ses résultats annuels, ce mardi à Berlin (Allemagne), le groupe a confirmé 6,6 milliards d’euros d’investissement dans l’électro-mobilité comme dans la conduite autonome.

.@VWGroup CEO Müller says will invest €6.6 billion in e-mobility, digitalization, autonomous driving and mobility services in 2018 on top of planned €19.8 billon for conventional combustion engines and cars
— Christiaan Hetzner (@christiaanhtznr) March 13, 2018
Pauline Ducamp