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Après la Chine, c'est l'Inde qui pose problème à PSA et Renault

Le secteur de l'automobile souffre en Inde

Le secteur de l'automobile souffre en Inde - NARINDER NANU / AFP

Le quatrième marché automobile mondial affiche de sérieux signes de faiblesse, ce qui a des répercussions directes sur les constructeurs français Renault et PSA, très présents dans le pays.

Rien ne va plus sur le marché mondial de l'automobile. Depuis plusieurs mois, le secteur affiche un net ralentissement des ventes. En Europe, le secteur accuse le coup et peine à s'adapter aux nouvelles normes écologiques. En Chine, premier marché mondial, c'est le ralentissement économique général qui a un impact sur toute l'activité automobile.

Et désormais, un autre géant inquiète: l'Inde. Le marché automobile y est en repli de 41% sur un an en août pour les véhicules particuliers. Une chute vertigineuse qui conclut, pour le moment, une série de dix mois consécutifs de baisse des ventes. Encore très prometteur il y a quelques années, le quatrième marché mondial subit de plein fouet le ralentissement de la croissance indienne, ainsi que la hausse des prix liée aux taxes antipollution de plus en plus importantes et à un pouvoir d'achat en baisse.

"Pour mettre les choses en perspective, si vous achetez une voiture en Inde, au moins 40-45% de son prix revient au gouvernement en termes de taxes, de frais d'enregistrement, etc.", témoigne Mahesh Bendre, analyste automobile à Karvy Stock Broking.

Pas d'alarmisme pour les Français

Conséquence de ces fortes baisses des ventes, les constructeurs souffrent. Et les géants français comme Renault et PSA, qui ont des plans très importants de développement sur ce marché, n'échappent pas à la règle.

Il y a encore quelques années, Carlos Ghosn pouvait se féliciter du succès de la Kwid, la voiture à très bas coûts de Renault. La marque au losange tablait sur 400.000 ventes d'ici 2020. 270.000 exemplaires ont été immatriculés depuis 2015. Mais les ventes déclinent. Pour se relancer, Renault mise beaucoup sur son Triber, un véhicule de sept places à petit prix. Du côté de PSA, l'Inde fait toujours partie des grands projets du groupe pour compenser les difficultés en Chine, notamment avec la marque Citroën.

Pour le moment, les deux constructeurs automobiles français ne s'alarment pas et restent confiants pour l'avenir, constatant que le marché est volatile. Mais encore faut-il que le marché indien trouve un nouveau souffle.

Pour soutenir le secteur, la ministre des Finances a levé en août l'interdiction faite aux administrations publiques d'acquérir de nouveaux véhicules. Mais les constructeurs appellent à davantage de soutien de la part du gouvernement. Leur organisation a demandé la semaine dernière au Premier ministre Narendra Modi de prendre des actions "urgentes", comme réduire les taxes sur les ventes de voitures pour dynamiser la demande à l'approche de la haute saison commerciale des festivals religieux en octobre.

Thomas LEROY et Antoine LARIGAUDERIE avec l'AFP