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Après la musique, Shazam veut décoder des images

Shazam prévoit utiliser l'objectif photo du smartphone pour débloquer des contenus à partir d'un code-barre "invisible"

Shazam prévoit utiliser l'objectif photo du smartphone pour débloquer des contenus à partir d'un code-barre "invisible" - AFP Xaume Olleros

L'application de reconnaissance musicale sur mobile va détecter du contenu dans les images. En permettant de "shazamer" à tout-va, la start-up veut faire évoluer son modèle économique, dépendant du monde de la musique.

Comment faire en sorte d'utiliser Shazam pour autre chose que la reconnaissance musicale qui a fait son succès ? C'est le pari du PDG de la start-up, qui veut ainsi transformer l'application en lecteur de contenus à partir du capteur photo du smartphone.

Concrètement, un utilisateur de Shazam prendra avec son smartphone la photo de la jaquette d'un DVD qu'il vient d'acheter et obtiendra en retour la bande-originale du film en question. Un lecteur de magazine pourra lui photographier l'image d'un plat dans la rubrique gastronomie et récupérer instantanément la recette sur le téléphone.

"Pour la première fois, nous allons utiliser l'objectif photo du smartphone pour débloquer des contenus", a expliqué Rich Riley, en marge du congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone. Cette fonction sera disponible l'été prochain, a indiqué le PDG.

La start-up va s'appuyer sur la société Digimarc pour utiliser sa technologie d'incrustation de code dans une image, sorte de code-barre invisible pour l'oeil humain à l'inverse des "codes QR" (avec leur petit damier noir et blanc) à scanner sur les affiches et les produits.

Cette "étiquette invisible" peut être apposée ou incrustée dans tout type de support (magazine, affiche publicitaire, emballage de produits).

Qui va payer pour le futur service ?

Derrière la technologie, se cache l'ambition de faire évoluer le modèle économique de Shazam. Craignant d'être considéré comme "faisant partie des meubles dans l'écosytème mobile", Rich Riley souhaite voir augmenter le nombre d'utilisations mensuelles pour diversifier ses revenus, qu'il tire en priorité de la publicité, liée à l'univers de la musique, pour des raisons historique évidentes.

Ces dernières années, la start-up basée à Londres a déjà étoffé ses contenus avec un fil d'actualité s'inspirant des réseaux sociaux et renforcé son interactivité avec les programmes TV.

Mais, la question de la transformation du modèle économique de Shazam reste entière. Qui voudra payer pour le futur service de lecture de contenus ? La jeune société mène actuellement de nombreuses discussions au sujet de cette fonctionnalité "prévue pour l'été" afin de nouer des partenariats avec des groupes attirés par son potentiel en terme de marketing.

Shazam, qui identifie les chansons qu'on lui fait "écouter" et fournit des liens vers les sites où elles sont commercialisées, a franchi en 2014 la barre des 100 millions d'utilisateurs actifs au moins une fois par mois.

L'application, qui a été téléchargée plus de 600 millions de fois depuis son lancement en 2002, est valorisée à un milliard de dollars, à la suite de sa levée de fonds de 30 millions de dollars réalisée en janvier 2015.

Frédéric Bergé avec AFP