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Après une année 2018 catastrophique, le marché du jouet s'alarme d'un Noël 2019 "très difficile"

Le directeur client de PicWicToys, le groupe repreneur de Toys "R" Us, constate des chiffres en repli depuis octobre, notamment en raison de la grève. "Nous sommes très inquiets sur l'atterrissage de ce mois de décembre" souligne Sébastien Maissin.

Le secteur du jouet peine à sortir la tête de l'eau. Après une année 2018 horiiblis, marquée par la restructuration des principales enseignes du secteur, 2019 devait être l'année du rebond, avec des prévisions de croissance de +1% à +2% pour les vendeurs.

Mais la grève est passée par là. "L'impact est important" cette année, souligne Sébastien Maissin, directeur client de PicWicToys, sur le plateau de Good Morning Business. "Le rebond avait eu lieu" avant la saison de Noël, souligne-t-il. Mais depuis octobre, les chiffres sont en repli. "Les dernières semaines sont très difficiles."

Exemple, le plus emblématique, le magasin PicWicToys de la Défense, qui affiche "un repli de -30%, -40% de son trafic tout simplement parce que ses clients sont dans le quartier des affaires de la Défense. Et aujourd'hui, peut-être qu'il y a plus de télétravail, peut-être qu'il y a plus de difficultés pour se déplacer (…) c'est très frappant" indique Sébastien Maissin.

Sans compter des blocages de ronds-points ou même des "coupures EDF intempestives" qui affectent les autres magasins. "Nous sommes très inquiets sur l'atterrissage de ce mois de décembre" prévient le dirigeant.

Pas de report sur le digital

"Donc tout, cela, je ne vous le cache pas, génère un stress important sur un métier où la fin d'année est si importante" souligne Sébastien Maissin, qui ne peut pas encore comparer l'impact de la grève au mouvement des gilets jaunes, en fin d'année dernière. "Le phénomène que l'on vit cette année est très latent, c'est-à-dire il dure toute la semaine, pendant plusieurs semaines" rappelle-t-il, quand les manifestations n'avaient lieu que le samedi.

D'autant plus que, et c'est peut-être le plus inquiétant, le dirigeant n'observe pas de report sur le digital. "Notre site internet réalise aujourd'hui un volume d'affaires qui nous semble cohérent par rapport à la période" indique-t-il.

L'année dernière, le marché français du jouet avait connu sa pire année du siècle avec un recul de 5% par rapport à 2017, tant en volume qu'en valeur. 2019 ne devrait pas redonner le sourire au industriels.

Thomas Leroy