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Areva: de nouveaux administrateurs pour redresser le groupe

Areva ne va pas très bien, mais pas si mal que cela. Et des solutions doivent être trouvées, mais il n'y a pas d'urgence. Voilà en somme le message du numéro 2 d'Areva.

Areva ne va pas très bien, mais pas si mal que cela. Et des solutions doivent être trouvées, mais il n'y a pas d'urgence. Voilà en somme le message du numéro 2 d'Areva. - Charly Triballeau - AFP

Le groupe a nommé mercredi trois nouveaux administrateurs, dont Philippe Varin, l'ex-patron de PSA. A cette occasion, le numéro deux du groupe a relativisé les difficultés auxquelles fait face Areva.

Areva veut rassurer. Face aux nombreuses rumeurs autour de la solidité du management et d'éventuelles difficultés financières, et après un avertissement sur résultat, le spécialiste français du nucléaire a contre-attaqué mercredi en dressant les grandes lignes de son développement futur, notamment du côté des marchés à forte croissance. 

"Il n'y a aucun sujet à court terme" a martelé Philippe Knoche, le directeur général délégué d'Areva. "Nous n'avons pas de problèmes de trésorerie, le groupe dispose de 2 milliards d'euros de cash disponible en banque, face à 8 milliards de dette brute", a continué celui qui remplace le président du directoire Luc Oursel, parti pour maladie, et devrait ultérieurement assurer les fonctions de directeur général. 

Une sortie formulée alors que le fleuron français du nucléaire a entamé le 26 octobre sa réorganisation. Le conseil de surveillance a validé la liste des nouveaux administrateurs qui doivent compléter le futur conseil d'administration qui entrera en fonction le 8 janvier. Les membres du conseil de surveillance ont ainsi entériné la nomination de Philippe Varin, ex-PSA amené à présider le futur "board". 

Areva doit sortir de la spirale du surrendettement

Cette nouvelle structure de gouvernance était souhaitée par l'Etat, actionnaire à 87% du groupe, qui voulait donner plus de pouvoir aux actionnaires. Elle aura notamment pour mission de prendre à bras-le-corps le désendettement du groupe, qui reste un chantier de long terme.

"Il faut qu'Areva sorte de la spirale du surendettement", a concédé le numéro deux d'Areva. La dette nette totale du groupe s'élevait à 4,7 milliards au 30 juin. Une somme certes élevée, mais qui est le lot de tout groupe qui doit effectuer ce type et ce niveau d'investissement.

L'entreprise souffre notamment du retard du chantier de réacteur EPR en Finlande et à Flamanville, et du report du redémarrage des centrales japonaises. Elle pâtit en outre de l'atonie du marché des services aux installations existantes. 

L'accent mis sur le développement en Asie 

Un plan global, une présentation de la stratégie globale d'Areva pour les années à venir est en préparation. Il sera présenté d'ici le mois de février, avec l'accent mis notamment sur les marchés émergents. Tout particulièrement l'Asie qui a plus que jamais besoin de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables pour accompagner sa croissance.

Autre axe du plan, une flexibilisation de la structure d'Areva en fonction de ces nouvelles orientations. "Nous sommes soumis à des pressions et à de la concurrence forte dans des marchés dégradés", a précisé Philippe Knoche.

Le futur plan se penchera enfin sur la structure financière d'Areva. "Il ne faut s'interdire l'examen d'aucune solution. Il n'y a pas non plus de solution simple, que ce soit en termes de partenariat, de recapitalisation. Toutes ces solutions ont des avantages et des inconvénients", a-t-il dit. 

Antoine Larigaudrie et BFMBusiness.com