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Areva: la justice aurait ouvert une enquête sur le rachat d'UraMin

Areva avait racheté UraMin en 2007 pour 1,7 milliard d'euros.

Areva avait racheté UraMin en 2007 pour 1,7 milliard d'euros. - -

Le parquet national financier aurait ouvert une enquête préliminaire portant sur le rachat de la société minière par le géant français du nucléaire, rapportent ce jeudi 10 avril plusieurs médias. Une décision prise après un signalement venant de la Cour des comptes.

Le rachat d'UraMin par Areva ressurgit. Selon des informations rapportées par Reuters, l'AFP et Le Monde, ce jeudi 10 avril, le parquet national financier aurait ouvert une enquête préliminaire sur ce dossier.

Selon le Monde, cette procédure vise des faits de "présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles", de "diffusion d'informations fausses ou trompeuses" et de "faux et usage de faux".

Toujours selon le quotidien, cette décision a été prise après un signalement de la Cour des comptes, qui doit écrire un rapport sur Areva sur la période allant de 2006 à 2012. Les Sages de la rue Cambon ont agi en vertu du code 40 de procédure pénale qui oblige "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire" qui découvre un crime ou délit de saisir la justice.

Interrogée, une porte-parole d'Areva a indiqué que la société ne faisait pas de commentaire.

Un rapport de la Cour des comptes en attente

La Cour des comptes n'a pas encore publié son rapport définitif. Elle devrait, selon Le Monde, le faire en mai, après avoir interrogé Anne Lauvergeon, qui dirigeait Areva au moment des faits.

"Les policiers vont sans doute attendre les conclusions de la Cour des comptes avant d'entamer leurs investigations", écrit le quotidien.

Un gouffre financier

L'acquisition pour 1,7 milliard d'euros d'UraMin par Areva, en 2007, avait donné lieu à un véritable naufrage financier. Le géant français du nucléaire avait ainsi été obligé de passer sur ses comptes de 2010 et 2011 des provisions d'un montant total proche de 1,9 milliard d'euros.

Le groupe avait mené un audit interne sur cette opération après le départ d'Anne Lauvergeon, remplacée par Luc Oursel à la tête d'Areva en juin 2011, qui avait conclu à un défaut de gouvernance et d'information. Mais il n'avait pas révélé d'éléments accréditant les rumeurs de fraude, ni d'éléments mettant en cause "la sincérité et la régularité des comptes des exercices antérieurs".

Cet audit avait cependant souligné que le rachat d'Uramin s'était fait "au prix fort". Il notait également que la direction générale de l'entreprise et les équipes en charge du dossier avaient sous-estimé les risques liés à l'opération.

J.M. avec Reuters