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Areva: la toute-puissance du directoire épinglée

La Cour des comptes estime notamment que l'EPR finlandais est le meilleur exemple de la mauvaise gouvernance d'Areva.

La Cour des comptes estime notamment que l'EPR finlandais est le meilleur exemple de la mauvaise gouvernance d'Areva. - -

Dans son pré-rapport sur le groupe durant la période 2006-2011, la Cour des comptes explique que le modèle de gouvernance d'Areva, avec un directoire isolé de son conseil de surveillance, a conduit la société à prendre de mauvaises décisions.

La Cour des comptes s'attaque au dossier Areva. Dans un pré-rapport dont les Echos ont dévoilé les grandes lignes ce mardi 13 mai, les Sages de la rue Cambon s'en prennent violemment à la "fuite en avant" et aux "zones d'ombres" du groupe pendant les années de présidence d'Anne Lauvergeon.

C'est d'ailleurs clairement le règne de l'ancienne PDG du groupe qui est montré du doigt et notamment le type de gouvernance exercé.

Trop de pouvoirs ont ainsi été concentrés pendant des années dans les mains d'une seule personne. En l'occurrence, celles d'Anne Lauvergeon, une présidente omniprésente, à la tête d'un directoire trop autonome et qui n'a pas effectué correctement son travail, estime la Cour.

L'EPR finlandais comme exemple

Le modèle social d'Areva, basé sur un conseil de surveillance et un directoire paraît ainsi dépassé aux Sages.

L'exemple le plus emblématique des dérives de ce modèle, la Cour des comptes le dit explicitement, est le feuilleton de l'EPR finlandais. C'est ce modèle, dénonce-t-elle, qui a permis au seul directoire de prendre la décision de signer un contrat qui s'est avéré par la suite être la source d'une perte de plus de 3 milliards d'euros pour le groupe. Un projet dont la Cour doute d'ailleurs de l'aboutissement en 2014, après déjà cinq ans de retard.

Un modèle de gouvernance sous lequel Anne Lauvergeon, s'est octroyée au cours de son second mandat, ce qui, selon la Cour, ne se justifiait pas au regard de la mauvaise gestion de certains dossiers. Une mauvaise gestion découverte tardivement et qui coûte cher aujourd'hui encore à Areva.

Guillaume Paul