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Arnaud Montebourg voudrait créer des "chaînes de pharmacies"

Arnaud Montebourg souhaiterait que les pharmacies ouvrent leur capital à hauteur de 25%.

Arnaud Montebourg souhaiterait que les pharmacies ouvrent leur capital à hauteur de 25%. - -

Le ministre de l'Economie, aurait proposé la constitution de "chaînes de pharmacies" aux représentants des pharmaciens, qu'il a reçu ce mardi 29 juillet. Il aurait également réaffirmé sa volonté de permettre la vente libre de médicaments sans ordonnance.

Arnaud Montebourg ne semble pas avoir convaincu ses interlocuteurs, ce mardi 29 juillet. Notamment Isabelle Adenot, la présidente de l'Ordre national des pharmaciens, qui a dénoncé auprès de Reuters un "double langage" du gouvernement, le ministère de la Santé défendant le monopole des pharmaciens quand Bercy voudrait le briser.

Durant la réunion de ce mardi, Arnaud Montebourg a selon elle confirmé son intention de permettre la vente en grande surface ou dans des magasins de parapharmacie de médicaments comme le Doliprane, le Spasfon, l'Aspégic, le Nurofen, l'Humex ou le Fervex, ainsi que le propose un rapport de l'Inspection générale des finances.

Les services du ministre de l'Economie estiment, dans une note obtenue par Reuters, que "la théorie économique plaide pour la suppression du monopole des pharmacies sur l'ensemble des produits accessibles sans ordonnance", ce qui représente un chiffre d'affaires cumulé de 2,1 milliards d'euros.

Faire baisser les prix de 20%

Cette mesure est susceptible de faire baisser les prix de 20%, estiment les auteurs de la note, selon lesquels le gain de pouvoir d'achat des consommateurs pourraient être de 327 à 420 millions d'euros selon le scénario retenu. Des chiffres jugés "purement hypothétiques" par Isabelle Adenot, selon qui cela ne représente au demeurant qu'un gain de cinq euros par an et par personne.

Les auteurs de la note admettent qu'il en résulterait une baisse du chiffre d'affaires des pharmaciens de 1,4% à 1,7%. "Le ministre nous a dit avoir compris que cela poserait un problème de proximité", déclare Isabelle Adenot. "La solution qu'il nous propose, lui le ministre anti-mondialisation, c'est d'ouvrir le capital des pharmacies et de créer des chaînes."

Ouverture du capital des pharmacies

Le ministre suggère, selon elle, que les pharmaciens puissent céder par exemple 25% de leur fonds de commerce à des investisseurs (comme cela s'est déjà fait pour les laboratoires de biologie médicale) pour créer ces chaînes de pharmacies.

Il a assuré que cette mesure serait assortie de "règles prudentielles" pour éviter une désertification pharmaceutique dans les zones les moins rentables, précise Isabelle Adenot. "Il nous a également dit que les Américains allaient venir avec des plate formes numériques au Luxembourg pour vendre des médicaments sur internet", déclare-t-elle encore. "Ils nous a dit que nous devions, nous aussi, nous ouvrir au numérique."

Y. D .avec Reuters