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Finances publiques

Arrêts maladie: le plan de la Sécu pour mettre fin aux dérapages

Un couple partage un moment intime dans un parc.

Un couple partage un moment intime dans un parc. - Andrew Cowie - AFP

Alors que le montant des indemnisations a encore augmenté en 2014, la Cnam présente ce jeudi un plan d'action pour en finir avec les abus. Elle prévoit notamment d'inciter les médecins qui prescrivent le plus d'arrêts maladie à se montrer moins dispendieux.

Halte aux dérapages. L'an passé les indemnités journalières versées pour maladie, maternité ou accident du travail ont progressé de 4,4% rapportent les Echos, citant un avis du comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance-maladie. La facture pour la sécu atteindrait ainsi un peu plus de 13,3 milliards d'euros contre 12,8 milliards en 2013.

Pire, toujours selon l'avis du Comité d'alerte des dépenses, la tendance s'est largement poursuivie en 2015, les dépenses d'indemnités journalières ont encore crû de 3,4% au premier trimestre. Du coup, la Caisse nationale d'assurance-maladie a décidé de passer à l'action et de présenter ce jeudi 4 juin à la fois une étude sur le sujet et un plan d'action pour enrayer la hausse dont les Echos ont eu copie.

Des entretiens "confraternels"

Parmi les leviers choisis, le Cnam aurait notamment décidé de cibler les médecins qui prescrivent le plus d'arrêts maladie, en les incitant à revoir leurs pratiques. Concrètement, les médecins conseil de la Cnam vont démarcher leurs collègues via des "entretiens confraternels" qui débuteront en juin.

Chiffres à l'appui, ils leur démontreront alors "qu'ils arrêtent plus souvent et plus longtemps leurs patients que des confrères à la patientèle comparable", écrivent les Echos. Puis ils leur proposeront des solutions pour faire en sorte de diminuer le nombre et la longueur des arrêts maladie.

La Cnam espère évidemment que les médecins concernés se montreront sensibles à ces conseils "confraternels". Sans préciser le nombre de ces praticiens supposés trop sensibles aux demandes de leurs patients ou trop systématiquement généreux, la Sécu assure que pour chaque jour qu'ils donneraient en moins, l'économie atteindrait 33 millions d'euros d'économies.

D'autres mesures sont à l'ordre du jour. La prescription des arrêts de travail pour affectation de longue durée, actuellement à la discrétion des médecins, pourrait être uniquement du ressort de la Cnam. La Caisse va également élaborer des fiches conseils de sorte à prévenir en amont les arrêts maladie de longue durée.

J.M.